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LE ROLE DU HIP HOP DANS LES RESISTANCES ET LUTTES CITOYENNES

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : mardi 23 décembre 2014
La musique a bien joué sa partition dans l’expression des mouvements de contestation et de revendication au Sénégal. C’est le constat fait par le professeur Ibrahima Sylla, enseignant chercheur en Sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, qui donnait sa lecture politique sur le thème « Les cultures urbaines au Sénégal : expression des résistances et luttes citoyennes, vecteurs de changement » présenté par Xuman Gunman dans le cadre d’un projet de l’Institut Panos.

source : www.sudonline.sn - 17/12/2014

En faisant la sociogenèse des cultures urbaines à la suite d’une présentation de Xuman Gunman sur l’histoire et l’émergence du mouvement hip hop dans les résistances et les luttes citoyennes au Sénégal, le professeur Ibrahima Sylla de l’Université Gaston Berger, s’est dit impressionné par le lexique, le discours et les mots utilisés, par les rappeurs dans la contestation. Estimant que « le mouvement hip hop n’a pas introduit la contestation dans l’histoire de la musique sénégalaise », le politologue a rappelé que le Sénégal a bien connu par le passé, malgré sa culture de sujétion avec la glorification des princes, une culture de contestation avec les griots qui utilisaient des anathèmes (« gaarou waale ») pour parler aux détenteurs du pouvoir.

Mais selon lui, c’est la musique Salsa dans les années 70 qui a été la première musique de contestation, avec l’influence de Che Guevara el Presidente et de la révolution cubaine. Plus tard, l’anglais va prendre le relais de l’espagnol dans le langage de contestation avec le reggae porté par Bob Marley qui devient un phénomène planétaire au début des années 80. Dans les années 90, le mouvement hip hop va continuer la contestation en utilisant le français et le Wolof pour se faire entendre. « Il n’est plus alors question d’accepter le discours fataliste. Les rappeurs se rendent compte qu’à travers leurs discours ils pouvaient faire bouger les choses. C’est la naissance du discours volontariste », explique Ibrahima Sylla.

Ce discours volontariste va évoluer pour investir le champ politique avec l’avènement du mouvement «  Y’en a marre » qui a joué un rôle important dans la contestation contre un troisième mandat du président Abdoulaye Wade en 2012 et contre le ticket présidentiel qui ont favorisé les grands rassemblements à la place de l’Obélisque en 2011 et devant l’Assemblée nationale le 23 juin.

Auparavant, Xuman a fait l’historique de la contestation au Sénégal en rappelant les acteurs majeurs qui l’ont incarné au fil des ans. Il a rappelé que cet atelier entre dans le cadre du projet « Acteurs culturels et acteurs médiatiques en Afrique : Moteur », un projet de coopération et d’échanges citoyens en faveur de la démocratie et des droits de l’homme en Afrique. Un projet de l’Institut Panos déroulé au Sénégal, au Mali, au Niger et en Tunisie.

Chérif FAYE




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