Des ponts, pas des murs : non à une Europe forteresse !19 octobre 2008 : Déclaration de Montreuil
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Pacte européen sur l’immigration
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Cette semaine, les 27 pays de l’Union Européenne devraient adopter le fameux Pacte européen sur l’immigration et l’asile proposé par la France. « Rien de bien nouveau, la forteresse Europe continue de se renforcer » constate Patrick Delouvin, chargé du droit d’asile à Amnesty.
Avec le Pacte, les contrôles aux frontières extérieures coordonnés par l’agence Frontex devraient être accrus, en même temps que les moyens mis en oeuvre pour repousser les migrants dès l’Afrique du Nord, ce qui inquiète aussi : « Plus on éloigne les frontières, plus on délocalise les contrôles. Personne ne sait plus ce qui se passe, sauf quelques policiers européens. » Le sujet sera au coeur du Sommet citoyen sur les migrations organisé cette semaine, vendredi 17 et samedi 18 octobre à Paris. Intitulé « Des ponts, pas des murs », il devrait réunir un millier de participants représentant près de 300 organisations de 32 pays, qui défendront une autre conception de l’immigration et demanderont que s’établissent d’autres rapports entre l’Union européenne, l’Afrique et le reste du monde. Il faut que la question des migrations et du développement soit réellement pensée sous l’angle des intérêts mutuels : ceux des pays d’origine, des pays de transit, des pays d’accueil et surtout ceux des migrants eux-mêmes. 19 octobre 2008 : Déclaration de Montreuil
Déclaration de Montreuil - 17 octobre 2008
Nous, acteurs des sociétés civiles du Sud et du Nord, réunis à Montreuil, dans la continuité des travaux de la 1ère conférence non-gouvernementale euro-africaine de Rabat en 2006, adoptons la Déclaration suivante : Pour le respect du droit universel à circuler librement ( Article 13 [1] la Déclaration universelle des droits de l’Homme ) Nous refusons la division de l’humanité entre ceux qui peuvent circuler librement sur la planète et ceux à qui cela est interdit. Les migrations sont depuis toujours un phénomène humain et constituent un apport social, culturel et économique inestimable, tant pour les pays du Nord que pour ceux du Sud. Cet apport, pourtant historiquement reconnu, est occulté au profit d’impératifs sécuritaires et économiques qui traduisent une défiance et une suspicion généralisées vis à vis de « l’étranger », comme en témoigne l’adoption récente de la directive retour par le Parlement européen. Les gouvernants du Nord, avec la complicité des gouvernants du Sud, portent une lourde responsabilité dans les désordres du monde. La crise écologique, économique et financière mondiale et son corollaire, la crise alimentaire, démontrent la faillite du système mondial actuel qui génère de la pauvreté et accroît les déséquilibres Nord–Sud. Il est aberrant que la seule réponse qu’on apporte aux migrants soit des frontières militarisées et des camps d’enfermement. Cette radicalisation et cette crispation sur les aspects sécuritaires sont contraires aux valeurs emblématiques de l’Union européenne : démocratie, respect des Droits de l’Homme et libre- circulation. Les migrants sont avant tout des femmes, des hommes et des enfants qui ont des droits. Ces derniers ne peuvent pas être niés au seul prétexte de l’absence de papiers. Ce sont les libertés individuelles et collectives de chacun d’entre nous qui sont menacées quand on restreint les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels des étrangers. Pour une approche des migrations et du développement fondée sur les intérêts mutuels des migrants, des sociétés du Nord et du Sud Le droit à la mobilité est un des facteurs du développement et de la réduction des inégalités et de la pauvreté au Sud comme au Nord. Les politiques de développement ne sauraient donc être instrumentalisé es pour restreindre la liberté de circulation des personnes. Les migrations permettent d’établir des ponts entre les sociétés. Il est grand temps que la question des migrations et du développement soit réellement pensée sous l’angle des intérêts mutuels, ceux des migrants en premier lieu, ceux des pays d’origine, des pays de transit, des pays d’accueil ensuite, et en conformité avec les instruments internationaux de protection des Droits de l’Homme. Nous ne devons plus laisser la question des migrations aux seules mains des Etats, qui plus est des Etats du Nord, dans un contexte où la crise économique et financière menace d’augmenter encore la pauvreté et risque de renforcer la xénophobie et les violences dans les pays d’accueil et de transit des migrant(e)s. Nous ne voulons pas d’une Europe qui en réponse, se transforme en forteresse et impose son « pacte européen sur l’immigration et l’asile » sans concertation avec les pays du Sud et les sociétés civiles. A nous, sociétés civiles du Nord et du Sud, d’inventer ensemble d’autres politiques migratoires et de développement et d’exiger qu’elles soient fondées sur la justice et le respect des droits et de la dignité humaine. Nous voulons des ponts, pas des murs ! Nous exigeons : l’application de l’article 13* de la Déclaration universelle des droits de l’Homme en incluant la dépénalisation du franchissement "illégal" des frontières, la ratification de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et de leurs familles, et le respect effectif de la Convention internationale sur les droits de l’enfant dans les pays de départ, de transit et d’accueil ;
lire la déclaration sur www.presseafricaine.info : Declaration de Montreuil voir aussi : Appel à la mobilisation - Des ponts pas des murs SOMMET CITOYEN SUR LES MIGRATIONS, les 17 et 18 octobre prochains à Paris et sur www.ferloo.com : Pas de murs entre les peuples, pas de ponts entre les classes ! et sur alternatives-international.net (30 octobre 2008) : Pour une citoyenneté universelle et des droits humains - Assemblée de mouvements sociaux réunie lors du II FORUM SOCIAL MONDIAL DES MIGRATIONS . Un autre monde est possible Notes :
[1] Art 13 de la DUDH « Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. »de |
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