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Immigration : Contre-sommet à Vichy

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : dimanche 2 novembre 2008
Début lundi du sommet européen sur l’intégration qui met en place Frontex, une force chargée entre autres d’intercepter les migrants. Assorti d’un contre-sommet, dont Michel Beau donne les détails. Entretien.

À l’occasion du sommet européen sur l’intégration, la société civile organise un contre-sommet. Explications de Michel Beau, coordinateur.

Brice Hortefeux réunit ses homologues européens à Vichy les 3 et 4 novembre pour un sommet sur l’intégration. Comment interprétez-vous le choix de cette ville ? Simple provocation ?

Michel Beau. On ne veut pas rentrer dans ce débat. Peut-être cela aurait-il été plus intelligent et moins provocateur de choisir une autre ville… Mais Vichy a le droit de recevoir toutes les conférences ! Les Vichyssois d’aujourd’hui ne sont pas plus pétainistes que les Neuilléens ou les Perpignanais. Nous refusons cet amalgame. Même si on a des pressions d’organisations pour qui « Vichy = 1940 = Hortefeux ». Notre réel problème, c’est le sommet européen.

Justement, que va-t-il se passer lors de ce sommet européen sur l’intégration ?

Michel Beau. Derrière le mot « intégration », il faut entendre : répression, exclusion, Europe forteresse… Le mot intégration camoufle le pacte sur l’immigration et l’asile, adopté le 16 octobre et que les ministres européens veulent adouber à Vichy. Ce pacte est la suite de la « directive de la honte » (directive retour, adoptée par le Parlement européen en juin dernier - NDLR). L’Europe verse des larmes sur les migrants et dans le même temps met en place la fameuse agence Frontex, aux frontières de l’Europe : une force spéciale avec bateaux et hélicoptères chargés de récupérer les migrants encore en vie pour les mettre en centre de rétention…

Dès dimanche se tiendra un contre-sommet. Qui est à l’origine de cette initiative et quel en sera le programme ?

Michel Beau. Nous avons créé le Collectif pour une Europe respectueuse des droits de l’homme, qui compte des partis politiques de gauche (PS, PCF, Verts et LCR-NPA), des syndicats (FSU, Solidaires et la CGT), le Réseau Éducation sans frontières, ATTAC, l’ANECR, la Ligue des droits de l’homme, la Cimade, l’Union juive française pour la paix (UJFP) et quelques associations plus locales. Le contre-sommet commence le dimanche 2 novembre à Cusset avec débats et concerts. Le lundi sera la journée la plus importante, avec la manifestation à 18 heures et le meeting à 20 heures.

Le déploiement des forces de l’ordre est déjà important à Vichy. Ne craignez-vous pas que ce climat sécuritaire dégénère ?

Michel Beau. Bien sûr, c’est notre crainte. Les CRS sont là depuis trois semaines et des hélicoptères survolent la ville. Dès lundi la bulle sera fermée : toute une partie de la ville sera interdite d’accès. Les habitants de ces rues doivent se munir de papiers d’identité pour sortir de chez eux ! Nous prévoyons un service d’ordre pour la manifestation. On a des échos, sur la Toile, de gens qui viendraient pour empêcher que le sommet se tienne. On sait qu’il suffit de quinze personnes bien remontées pour mettre la manifestation en l’air…

Propos recueillis par Marie Barbier Article publié dans l’Humanité du 31 octobre 2008.


lire aussi sur www.rue89.com : Vichy : portraits de cette France qui se bat contre Hortefeux





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