L’Afrique doit nouer des ’alliances stratégiques’ avec les pays émergents, dit Sanou Mbaye à la veille du G-20Ouestafnews - Le 2 avril 2009 se tient à Londres un sommet du G-20 centré sur la crise financière internationale. Hormis l’Afrique du Sud, aucun autre pays africain ne siège dans ce Club des ’grandes économies’ de la planète ainsi que des puissances émergentes qui à elles seules concentrent plus de 90% de l’économie mondiale. Pour cette simple raison peu de voix africaines sont encore audibles sur ce sommet qui pourrait bien constituer le point de départ pour une nouvelle configuration de l’architecture financière internationale.
Alors quelle place et quel rôle pour l’Afrique à ce sommet de Londres ? Ouestafnews fait le le point avec l’économiste Sanou Mbaye, auteur de l’ouvrage " L’Afrique au secours de l’Afrique ", qui plaide pour une "alliance stratégique" entre l’Afrique et certains membres du "Club".
Ouestafnews - L’Afrique a-t-elle encore quelque chose à attendre de tels sommets après toutes les promesses non tenues lors des sommets précédents ? Sanou Mbaye - Quand des promesses sont faites à l’Afrique dans les sommets internationaux, cela porte toujours sur l’augmentation de l’enveloppe de l’ « aide ». L’ « aide » n’a eu, jusqu’à ce jour, pour finalité que de maintenir ses récipiendaires sous perfusion, et de les enfermer dans un cycle infernal de dettes et de pauvreté. Ouestafnews - Vous êtes vous-même l’auteur d’un Livre "L’Afrique au secours de l’Afrique" mais en même temps vous avez signé une pétition réclamant une présence de l’Union africaine au G20. Si l’Afrique doit s’aider elle même pourquoi alors se focaliser sur de telles rencontres pour espérer sortir du sous-développement. N’y a-t-il pas là une certaine contradiction ? Sanou Mbaye - Le G20 se réunit pour discuter d’une nouvelle architecture financière mondiale pour faire face à la crise qui secoue le monde. Il y aura encore beaucoup de sommets du genre G20 dans la décennie à venir pour la mise en place d’un nouvel ordre économique et monétaire mondial. L’Afrique doit être présente dans ces rencontres.Pour ce qui est d’y être entendue, il ne tient qu’a elle de l’être, pourvu qu’elle définisse son propre message. En l’absence d’un programme concerté africain de sortie de crise, espérons que nos représentants sauront au moins écouter, se familiariser avec les différents éléments de l’architecture à mettre en place, et négocier les alliances dont le continent aura besoin pour façonner son destin. Ouestafnews - Le sommet de cette année se tient dans un contexte de crise financière sans précédent dans le monde. Certains affirment que cela pourrait constituer une occasion pour le continent africain. Est-ce que l’Afrique est prête à amorcer sa mue et son décollage ? Sanou Mbaye - Une nouvelle géopolitique se dessine avec l’émergence de nouvelles puissances : Chine, Inde, Brésil, Russie. Lundi 30 Mars 2009 Ouestaf News lire aussi sur www.bastamag.net (26 mars 2009) : ’Redistribution des richesses : Des taxes globales pour financer les ’ biens publics mondiaux ’, par Ivan du Roy sur ipsinternational.org (1 avr 2009) : AFRIQUE : ’Le G20 devrait utiliser la crise comme une opportunité pour réparer l’injustice ’, par Michael Chebud et sur www.cetri.be (4 mai 2009) : Le G192 face au G20 : Les chefs d’Etat viendront-ils en juin à New York ? , par François Houtart |
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