Les Businesses d’Etat du chef de l’Etat : Le Sénégal, un holding pour Wade« J’ai signé un contrat avec l’Etat, en tant qu’auteur. » Prise de participations à hauteur de 35% dans l’exploitation commerciale du « monument de la Renaissance africaine », le fils à la tête de la fondation familiale, un conseil d’administration pour fructifier le patrimoine du clan. Le chef de l’Etat sénégalais s’érige (enfin !) officiellement en Président businessman, sur les…mauvaises traces de Marc Ravolamanana, son homologue-poulain déchu de Madagascar. Imbu de ce qu’il croit représenter, Me Wade cultive le mépris devant les critiques.
source : www.lequotidien.sn - 14-08-2009 Comme un militaire, mais sans tenue, la voix du logiciel robot qu’il fait entendre à ceux qui le rappellent à la raison, n’arrête pas de débiter : « Circulez, y a rien à voir. » On aimerait juste savoir pourtant comment il compte rentabiliser le fameux triptyque des Mamelles. On n’en finirait jamais de dresser des portraits négatifs du président de la République du Sénégal. Mérite-t-il des égards ? Sans doute, mais juste pour deux facteurs : sa fonction, son âge, encore que... Sinon, pour le reste, la République et ce qui en reste d’institutions et de résistants doivent faire face aux extravagances d’un homme qui n’a plus peur de rien. La dernière incartade du Président Abdoulaye Wade, s’attribuant 35% des retombées financières de son « monument de la Renaissance africaine », marque l’officialisation de la volonté de la famille présidentielle de se doter d’un empire financier à moindres frais en s’appuyant sur l’appareil d’Etat et ses instruments de patrimonialisation. Au-delà de cette honte suprême que Wade s’inflige à lui-même et qui fait rire dans les chancelleries des pays démocratiquement respectables, surgit la question du rapport pathologique que le chef de l’Etat entretient avec l’argent. Il en raffole, il en jouit presque sans limite. La preuve : ses voyages non stop autour de la planète. Les conséquences : il est devenu à la fois un pilleur légal des fonds publics et un pollueur actif de l’environnement eu égard aux gaz nocifs que « ses » avions déversent dans la nature. Etalon Argent Retenons bien ceci : avec la patrimonialisation du monument de la Renaissance africaine, c’est la première fois depuis l’an 2000 que le président de la République assume ouvertement être actionnaire d’un ouvrage réalisé à partir du pillage des biens immobiliers de la Nation sénégalaise. C’est que Wade est dans une logique de course contre la montre qui le fait se détourner des principes élémentaires devant présider aux actes d’un président de la République. Finies les précautions d’usage et de langage, il n’a peur de rien, il se sent fort et impérial. En avant pour les diatribes. Obama, au secours ! Il faut l’admettre de manière définitive, nous sommes en retard sur la gestion du danger Wade : le Président des Sénégalais a dépassé l’étape de conception intellectuelle et morale d’une confusion de fait entre sa personne d’une part, l’Etat et les institutions d’autre part. Aujourd’hui, il en est au stade de mise en application de ce qu’il croit représenter : un dieu sans Qui (englobant sa famille et son clan), les pauvres gens que nous sommes, seraient fatalement perdus dans ce monde. Wade est peut-être, dans une autre acception, le genre d’« hommes forts » dont Barack Obama appelait à se méfier lors de son discours d’Accra. Aziz Tall a eu bien raison de rappeler récemment cette partie du message du Président américain dans la capitale ghanéenne : « Personne ne veut vivre dans une société où la règle de droit cède la place à la loi du plus fort et à la corruption. Ce n’est pas de la démocratie, c’est de la tyrannie, même si de temps en temps on y sème une élection ça et là , et il est temps que ce style de gouvernement disparaisse. » Au secours, Obama, sommes-nous tentés de crier, car Wade règne sur un pays en ruines [1] frappé par la pauvreté galopante, la mendicité infernale, la violence systémique, la corruption à grande échelle, les prévarications organisées, les impunités remarquables, mais il n’en a cure car la « vision » égotique qu’il a de ses fonctions est primordiale sur tout le reste. Momar DIENG lire aussi (15 Avr 2008) : Monument de la renaissance - Octroi de terres a une société Nord-coreenne : Wade fait un troc à 11 milliard , par Mohamed GUEYE sur www.lagazette.sn (14 juillet 2009 ) : Un bien personnel du Président , par Cheikh Fadel BARRO sur www.xibar.net (21 Août 2009 ) : OPINION : La renaissance africaine, c’est autre chose que construire un monument , par Pap Djéhuty Touré et sur www.bonjourlafrique.com (9 Août 2009 ) : Sortilèges d’un monument : Wade, Kim Il Sung et la Renaissance Africaine... , par bocarni.blogs.nouvelobs.com Notes :
[1] « Le maître des ruines » est le titre d’un article du journal Le Monde (édition du 20 décembre 2008) consacré aux « extravagances » du maire de Salemi, petite commune de Sicile située non loin de Palerme et peuplée d’environ dix mille habitants. Décrit comme « historien d’art, homme de télévision et politique », Vittorio Sgarbi est soupçonné d’être un membre de la mafia. Il a une caractéristique principale : toutes ses « initiatives intriguent ». |
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