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1,1 milliard de barils de pétrole lourd à la frontière Guinée-Bissau–Sénégal

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : mercredi 23 septembre 2009
Dans un entretien accordé aux Afriques, Julio Mamadou Baldé, secrétaire général de l’Agence de gestion et de coopération entre le Sénégal et la Guinée-Bissau (AGC), révèle les réserves de pétrole lourd de la zone frontalière et les perspectives d’exploitation.


source : www.lesafriques.com - 22-09-2009

Les Afriques : Votre agence vient de fêter ses seize ans d’existence, quel bilan pouvez-vous tirer de ses activités ?

Julio Mamadou Baldé : Vous savez, l’Agence de gestion et de coopération entre le Sénégal et la Guinée-Bissau a été installée suite au litige portant sur la découverte de gisements de pétrole au large des côtes appartenant aux deux pays. Nous venons de procéder à des études de valorisation et de développement des ressources naturelles se trouvant sur le plateau continental. Dans le domaine de la recherche pétrolière, nous avons eu l’occasion de travailler avec de grandes compagnies pétrolières comme Agip (Italie), Exxon Mobil , Amaral (Etats-Unis). Aujourd’hui, nous avons entamé une collaboration avec la compagnie pétrolière Sterling Energy , de la Grande-Bretagne. Une société qui est d’ailleurs en partenariat avec la compagnie malaisienne Markmore .

« Cette découverte pétrolière va indubitablement révolutionner les économies du Sénégal et de la Guinée-Bissau. »

Nous sommes en train de travailler avec ce consortium dans le domaine de la recherche pétrolière. De même, nous collaborons avec une compagnie australienne, OFI Energy . Il faut savoir que nous avons identifié un potentiel de 1,1 milliard de barils de pétrole lourd dans la zone maritime que partagent les deux pays. C’est du pétrole découvert dans le dôme flore, un bloc de la zone maritime commune. Mais, vous savez que le pétrole lourd est très difficile à exploiter. Cela se fait avec des coûts exorbitants. C’est la raison pour laquelle, depuis 1992, on n’a eu de cesse de procéder à des études sismiques en trois dimensions, bien après les études de faisabilité. Plusieurs forages ont été installés sur le site. La compagnie malaisienne Markmore (en joint-venture avec les Anglais de Sterling) s’engage à installer un forage pour évaluer la viabilité de ce pétrole lourd, puis, on va passer à la phase d’exploitation. L’infrastructure va coûter 30 millions de dollars. Nous allons aussi en profiter pour identifier les réserves de pétrole léger. Vous allez voir que ces découvertes vont provoquer une grande révolution dans nos deux pays.

LA : Qu’est-ce que cette découverte va changer dans le tissu économique des deux pays ?

JMB : Vous savez que les pays africains sont frappés de plein fouet par une crise énergétique sans précédent. Cette découverte pétrolière va indubitablement révolutionner les économies du Sénégal et de la Guinée-Bissau. Nous espérons réduire ainsi la facture énergétique des deux pays. L’AGC, par ce biais, fait figure d’exemple en Afrique, en ce sens qu’il s’agit là d’une organisation qui promeut le partage de ressources, de connaissances et d’expériences. C’est un modèle que São Tomé et le Nigeria sont sur le point de copier. Nous espérons que ce modèle sera aussi reproduit dans le golfe de Guinée, où l’on constate beaucoup de problèmes frontaliers dans les zones maritimes.

LA : Dans le domaine spécifique de la pêche, vous venez de démarrer des études d’évaluation avec la coopération espagnole. Quelles sont les grandes lignes de ce partenariat ?

JMB : La pêche est un secteur vital pour les populations de nos deux pays. Or, cette zone commune, que gère l’AGC, est réputée très riche en ressources halieutiques avec une biomasse très élevée. C’est dans ce cadre que nous avons décidé d’évaluer les formes de migration des ressources halieutiques. A partir de ces évaluations des stocks, nous allons définir la meilleure politique d’exploitation des ressources. C’est à ce titre qu’on travaille de concert avec la coopération espagnole, qui nous a financés à hauteur de 250 000 dollars. Ces études vont permettre aux deux pays de travailler avec l’institut océanographique espagnol pour une utilisation efficiente des ressources maritimes.

Propos recueillis par Mamadou Lamine Diatta, Dakar




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