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Indignation unanime au Sénégal après le saccage des locaux d’un groupe de presse privé

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : samedi 26 septembre 2009
milices   presse  
Ouestafnews – Plusieurs Sénégalais ont exprimé leur indignation à la suite de l’attaque perpétrée ce vendredi 25 septembre contre le groupe de presse privée Wal-fadjri.
L’attaque a été attribuée par des responsables du groupe de presse concerné à des fidèles d’un chef religieux mouride, Serigne Modou Kara Mbacké.
Ce dernier est un membre de la confrérie des mourides dont se réclame le président sénégalais Abdoulaye Wade. Il est aussi à la tête d’un parti politique qui soutient le chef de l’Etat

source : www.ouestaf.com - 25 Septembre 2009

Le Syndicat des professionnels de l’information de la communication du Sénégal ( Synpics ), a dénoncé « une attaque barbare (…) qui a causé des blessures à des membres du personnel (de Walfadjri) ainsi que de graves dégâts matériels », selon un communiqué du Synpics cité par l’Agence de presse sénégalaise (APS, oficielle).

Sur les écrans de Walf-TV (la télé du groupe) qui diffusait en boucle les images de l’attaque, diverses personnalités politiques, des leaders religieux, des responsables de la société civile, des journalistes, etc… se sont succédé toute l’après-midi du vendredi pour apporter leur « soutien » au groupe de presse et exprimer leur « solidarité ».
Pour beaucoup de ces intervenants, cette attaque constitue une « grave menace à la liberté de la presse » et une « atteinte à la démocratie » dans un pays jadis salué comme un modèle de tolérance et d’ouverture en Afrique de l’Ouest, mais qui depuis l’arrivée au pouvoir du président Abdoulaye Wade a vu cette image se dégrader sérieusement.

D’ailleurs l’attaque contre le groupe Wal-Fadjri intervient au lendemain de la publication d’une lettre adressée au président de la république du Sénégal par le Comité pour la Protection des journalistes (CPJ, basé à New York) qui s’inquiète de la détérioration de l’état de la liberté de la presse au Sénégal.
Dans sa lettre dont copie est parvenue à Ouestafnews, le CPJ demandait ainsi au président sénégalais de mettre fin à « l’impunité » dont bénéficient « ceux qui sont impliqués dans le harcèlement et l’agression de journalistes ».

Il y a un peu plus d’un an, deux journalistes, Boubacar Kambel Dieng et Kara Thioune, avaient été bastonnés par les forces de sécurité, avant que les locaux de deux organes de presse (L’As et 24heures Chrono) ne fassent l’objet d’une attaque par des nervis.
Les agresseurs avaient lors de la procédure judiciaire mis en cause Farba Senghor, à l’époque ministre dans le gouvernement et très proche collaborateur du chef de l’Etat.
M. Senghor n’a toujours pas été jugé.
Lors de la campagne électorale pour la présidentielle de 2007, des fidèles de Béthio Thioune, un autre chef religieux mouride, avaient attaqué un convoi de journalistes qui couvraient alors la campagne électorale de l’ex-premier ministre Idrissa Seck. Dans tous ces cas les vrais commanditaires, et parfois les auteurs des attaques eux-mêmes, sont restés impunis.

Selon un décompte fait par le CPJ dans sa lettre au président Wade, au moins une douzaine de journalistes, ont été condamnés à des peines de prison au Sénégal depuis 2004.


lire aussi sur www.ouestaf.com (25 Septembre 2009) : Liberté de presse : nivellement par le bas (Editorial), par Hamadou Tidiane SY





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