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Les Sénégalais, fans de culture hindoue

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : mercredi 10 février 2010
danse   Inde   mode  
A Pikine, dans la banlieue de Dakar, des dizaines de Sénégalais et Sénégalaises se retrouvent quatre fois par semaine pour perfectionner leur pratique des danses hindoues.
Sari, bindi (point rouge) sur le front, bijoux clinquants...Les femmes se parent des vêtements traditionnels indiens et murmurent les paroles de leurs idoles, tout en dansant pieds nus sur le sol d’une salle de classe, prêtée pour les répétitions

source : www.continentalmag.com - 23 décembre 2009

Somnath Mukerji, Indien installé au Sénégal depuis 22 ans, orchestre les répétitions. Gérant d’une boutique de cassettes audio et vidéo, indiennes bien sûr, il a appris le wolof (la langue la plus parlée ici) et se dit aujourd’hui sénégalais.

Dès son arrivée en 1987 il a été impressionné et étonné que les Sénégalais montrent tant de passions pour sa culture.

C’est en 1952 que le premier film indien, Mangala fille des Indes , débarque dans les salles de cinéma sénégalaises. Depuis, cette passion ne s’est jamais affaiblie.
En 1969, est créée l’association des Jeunes amis de l’Inde, puis Dosty bandane (les amis uniques en hindou). De 1998 à 2005 est élue une miss Hindoue Sénégal, où les candidates défilent en sari, évidemment. Télévisions et radios s’emparent de cette passion. L’émission «  l’Inde au Sénégal  », dont l’animateur, Mamadou Pame, comprend l’Hindi à force de l’entendre, est la plus regardée de la chaîne sénégalaise RDV.

«  L’Inde et le Sénégal ont une culture commune, que ce soit à propos du mariage, des dépenses de la maison, du respect de la femme, de l’enfant », constate-t-il.

Même sentimentalisme aussi, comme l’affirment tous les passionnés. Les histoires d’amour des films Bollywood font rêver.

Emma Malini Sy, 17 ans, sari rouge et doré, raconte ce qu’elle aime dans la culture hindoue.

Dans le quartier des Parcelles Assainies, à Dakar, Idy Sidibé, cadre supérieur considéré comme le spécialiste de la culture hindoue (« 2 000 clips dans mon ordinateur, sans compter les VHS ») explique l’alchimie entre les deux cultures. «  Devant ces films, nous n’étions pas dépaysés. Il y avait les mêmes couleurs, les mêmes paysages. Comme s’il s’agissait de notre culture. La mythologie indienne me faisait rêver. Or mon grand-père me racontait les épopées des rois mandingues, et c’était pareil ».

En regardant un film indien des années 70 dans son salon, l’animateur radio à ses heures perdues explique la signification des dialogues, comme s’il parlait de sa propre culture.

Malgré cette passion, le quinquagénaire ne veut pas aller en Inde. « Je sais la réalité là-bas. Il y a de la misère, pire qu’ici. Je ne veux pas que cette belle idée que j’ai de l’Inde soit faussée par la visite du pays ». En attendant, il n’a jamais appris l’Hindi mais comprend les films sans sous-titrage. Et reste fier (« tout le monde était émerveillé quand je portais ma tenue ») d’être le premier au Sénégal à s’être paré d’une « tenue paki ».

Aurélie Fontaine


écouter sur www.rfi.fr (22 janvier 2011 ) : Bollywood Sénégal , par Bineta Diagne





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