Nécrologie : Issa Samb alias Joe Ouakam n’est plus !JOE OUAKAM : Portrait d’un artiste atypique![]() Issa Samb, plus connu sous le nom de Joe Ouakam, du nom de son quartier d’origine, n’est plus. Né le 31 décembre 1945 à Dakar (Ouakam), il fut un sculpteur, peintre, acteur, critique, auteur, poète, dramaturge et philosophe sénégalais. Il a été aussi une figure emblématique du mouvement Agit-Art, créé au début des années 1970 avec le réalisateur Djibril Diop Mambéty et un collectif d’artistes, d’écrivains et de cinéastes.
Rétrospective Joe Ouakam à la Galerie nationale (Dakar) jusqu’au 30 janvier 2011source : www.sudonline.sn - 08/01/2011 Joe Ouakam, de son vrai nom Issa Samb, est un artiste atypique qui a marqué les arts plastiques au Sénégal. Son image s’impose à tous, sa frêle silhouette fait déjà partie du quotidien des sénégalais. Issa Samb est un vrai gardien des traditions ancestrales. Ce fils d’un dignitaire lébou, élevé par son grand-père, est bercé dès sa tendre enfance dans un environnement de symboles où se sont côtoyés les ombres des arbres et les lumières du soleil. Joe Ouakam était ainsi prédestiné à sa carrière exceptionnelle d’artiste de renommée internationale qui n’est pas comme les autres. Grand observateur, Joe Ouakam a très tôt pris le goût de lire le sens des symboles. « Toute ma vie, dit-il, je me suis battu avec l’idée et le temps ». Ce qui explique peut-être son « mariage » avec le temps. « En tout temps, j’explore l’âme, ce puits profond », soutient-il pour expliquer le véritable sens de son mutisme parfois déconcertant. Joe Ouakam a fait ses classes d’arts à l’école nationale des arts. Il a aussi fait des études en Droit et en Philosophie à l’université de Dakar. Il est à la fois peintre, sculpteur et dramaturge. Une petite visite dans sa cour sise à Ouakam, nous renseigne sur le caractère mystique de l’homme qui vit au milieu de ses œuvres.
« Ce genre très innovant, avait lieu dans les rues de Dakar où chaque spectateur présent pouvait à son gré, monter sur scène pour jouer sa propre partition », nous apprend le journaliste Alassane Cissé, ami de l’artiste. Selon lui, Joe Ouakam a mené cette expérience pendant plusieurs années. « C’était un moyen pour lui de sensibiliser le commun des mortels aux différents problèmes que pouvaient rencontrer la société sénégalaise », explique-t-il. Malgré son talent incontestable, Joe Ouakam n’a jamais cherché à participer à des expositions, préférant toujours accrocher ses nombreuses œuvres dans sa cour, pour échapper au conformisme des galeries d’exposition. Toutefois, il lui est arrivé de faire des expositions personnelles à la suite de quelques sollicitations. Ce fut le cas en 1981 à Hazare au Zimbabwe et à Dakar, en 1992 à la Galerie des quatre vents à Dakar, en 1997 à « Gouy gui », son atelier. Joe Ouakam a aussi participé à des expositions collectives au village des arts de 1981 à 1984. En 1985, il avait exposé au centre culturel français de Dakar. Il avait participé en 1995 à l’exposition « Africa 95 » à la galerie de la Chapelle blanche à Londres. Joe Ouakam a aussi rendu un hommage à Paolo Paolocci en 1998 à Dakar. Dans le cadre du 3e festival mondial des arts nègres tenu à Dakar du 10 au 31 décembre 2010, Joe Ouakam a vu ses œuvres exposées à la galerie nationale d’arts avec le thème « Rétrospectives ». Le chanteur Wasis Diop avait aussi organisé une grande exposition intitulée « La cour de Joe Ouakam » dans les ateliers de l’artiste. Joe Ouakam a aussi suscité la curiosité de quelques réalisateurs qui lui ont consacré des reportages ou des séquences dans leurs films. Ce sont Jean Michel Bruyère dans « La fête silencieuse » en 1999, « Les 4 trous du langage » en 2000 et « La double lumière », une vidéo de 54 minutes produite en 2001. Joe Ouakam a aussi participé en 1992 au film « Hyènes » de Djibril Diop Mambety. Il a participé récemment en 2010 dans « Lumière sur Ndar », un film documentaire de Mansour Kébé. Chérif FAYE
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