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Obama, premier candidat à renoncer à financer sa campagne sur fonds publics

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : samedi 21 juin 2008
Fort du soutien de plus de 1,5 million de donateurs, le candidat démocrate à la présidentielle américaine Barack Obama a renoncé à financer sa campagne sur fonds publics, au risque de se faire accuser par son adversaire républicain John McCain de trahir d’anciens engagements.

WASHINGTON (AFP) C’est la première fois qu’un présidentiable démocrate ou républicain décide de se faire uniquement financer sur fonds privés, depuis qu’un système de financement public a été mis sur pied dans les années 1970.

"Nous avons pris la décision de ne pas participer au système de financement public pour l’élection générale", a annoncé M. Obama à ses partisans.

Plusieurs heures plus tard, John McCain, qui a collecté beaucoup moins d’argent auprès de ses partisans que son adversaire, a au contraire annoncé à des journalistes : "nous prendrons le financement public".

Auparavant, son équipe avait fustigé la décision de Barack Obama. Jill Hazelbaker, directrice de communication de John McCain, a estimé qu’en renonçant au système de financement public, M. Obama se découvre comme "un politicien typique de plus, prêt à faire et dire n’importe quoi" pour servir ses propres intérêts.

"Promesse trahie", a renchéri le parti républicain.

M. Obama a expliqué qu’il était favorable à "un système robuste de financement public", mais que le système actuel était "cassé".

Depuis plusieurs mois, il indiquait qu’il ne s’y soumettrait que s’il parvenait à un accord avec John McCain sur le rôle joué dans la campagne par les partis et autres organisations parallèles qui selon lui "truquent" le jeu.

"Ces deux dernières semaines, nos conseillers juridiques se sont rencontrés et il a été immédiatement clair que l’équipe de M. McCain n’était pas intéressée par la possibilité d’un accord", a souligné le porte-parole de M. Obama, Bill Burton, évoquant notamment une réticence prêtée aux républicains pour contrôler l’influence d’officines partisanes indépendantes.

Des organisations non affiliées aux partis ou aux candidats peuvent en effet jouer un rôle déterminant en lançant des attaques, qui s’étaient avérées d’une efficacité dévastatrice contre le démocrate John Kerry à la présidentielle de 2004.

Un conseiller juridique de M. McCain, Trevor Potter, a démenti avec colère les arguments de M. Burton. "Il n’y pas eu d’offre de négocier de la part de l’équipe Obama", a-t-il dit lors d’une téléconférence.

Malgré le risque politique de son initiative, les analystes estimaient jeudi que M. Obama n’encourait aucun risque financier. "Il est arrivé que deux mois lui suffisent pour collecter 85 millions de dollars", a souligné Massie Ritsch, directeur de communications du Center for responsive politics, un organisme indépendant spécialisé dans le financement électoral.

En renonçant au système de financement public, M. Obama s’autorise en outre à dépenser sans limite dans la phase finale de sa campagne électorale, entre la convention nationale du parti prévue du 25 au 28 août à Denver (Colorado, ouest) et l’élection du 4 novembre.

Selon M. Ritsch, la décision de M. Obama confirme que le système public de financement électoral, réformé en 2002 à l’initiative de M. McCain, est en crise. En témoigne notamment le fait que 90% des contribuables déclinent d’y participer en ajoutant 3 dollars à leurs impôts sur le revenu.

Certains partisans de M. Obama estiment quant à eux que l’énorme élan populaire qui le porte s’apparente à un système public parallèle, avec plus de 1,5 million de donateurs, et 45% de ses fonds issus de contributions modestes (moins de 200 dollars).

Barack Obama avait à la date du 30 avril (derniers chiffres officiels) collecté au total quelque 265,5 millions de dollars pour sa campagne, contre 96,6 millions de dollars pour John McCain.




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