le magazine du Sénégal dans le monde

Malades mentaux au Sénégal : Le déficit de leur prise en charge, un handicap majeur

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : dimanche 12 octobre 2008
A l’instar de la communauté internationale, le Sénégal a célébré hier la Journée mondiale de la santé mentale. Cette année le thème choisi est : "Faire de la santé mentale une priorité dans le monde". Mais au Sénégal, le déficit de la prise en charge des malades mentaux constitue un handicap majeur.

source : www.walf.sn

Le Sénégal accuse un déficit thérapeutique de plus de 50 % dans la prise en charge des malades mentaux. D’ailleurs, le rapport sur la santé en 2001 a montré la difficulté d’évaluer le nombre de malades sans traitement. A cela s’ajoute une discrimination qui entrave l’accès aux soins et le refus des malades mentaux de fréquenter les structures de prise en charge, relève le Dr Pape Lamine Faye, du Bureau de la santé mentale de la Direction de la santé du ministère. Le Dr Faye s’exprimait hier à l’occasion de la journée d’information à l’endroit de la presse organisée dans le cadre de la Journée mondiale de la santé mentale.

Face à cette situation, l’errance des malades mentaux devient de plus en plus préoccupante. Seuls deux hôpitaux psychiatriques existent dans toute la capitale. Il s’agit de l’hôpital psychiatrique de Fann et de celui de Thiaroye. A cela s’ajoute le déficit criard de psychiatres dans le pays. Ainsi à Dakar comme dans les autres régions, les malades mentaux sillonnent les rues au grand dam des populations. Ces dernières ne manquent d’ailleurs pas d’exprimer leurs craintes quant à cette cohabitation difficile avec ces individus qui ne jouissent pas totalement de leurs facultés. Le cas de Ndèye Selbé Diouf est assez édifiant. La mort de cette jeune fille, violée puis débitée en morceaux par le malade mental Abdou Lahad Wade, continue d’installer la psychose chez les populations. Ce drame survenu dans la localité de Guédiawaye a d’ailleurs suscité la réaction des associations de soutien des malades mentaux. "Nous ne devons pas rester indifférent à ce drame", souligne Ansoumana Dione. Selon le président de l’Association sénégalaise pour le suivi et l’assistance aux malades mentaux (Assamm), tout le monde doit se mobiliser, en particulier les plus hautes autorités de ce pays, pour faire face à la situation des malades mentaux.

Dans son plaidoyer, Ansoumana Dione repose la problématique des structures d’accueil des malades mentaux. Le centre d’encadrement et de traitement de Kaolack tarde encore à être réceptionné alors que la fin des travaux était prévue en janvier 2005. Aussi l’Assamm demande-t-elle au ministre de la Santé et de la Prévention médicale, le Docteur Safiétou Thiam, d’être leur interprète auprès du chef de l’Etat pour l’ouverture de ce centre de Kaolack."Au Sénégal, la santé mentale est malade", renchérit le président de l’Assamm. C’est pourquoi, demande-t-il, l’implication de toutes les forces vives de la Nation pour venir à bout de cette question.

Au niveau du Bureau de la Santé mentale de la Direction de la Santé du ministère, on compte renforcer les capacités des services sanitaires et sociaux. Il s’agira d’investir les services de proximité et d’optimiser les soins par la participation des personnes ayant en charge des malades. Le Bureau de la santé mentale compte encourager la formation professionnelle et les partenariats et mener à bien les réformes par des données sur la santé mentale. Pour sa part, l’Organisation mondiale de la Santé ( Oms ) compte appuyer le Sénégal dans sa politique de prise en charge. Malang Coly qui a représenté le représentant résident de l’Oms à Dakar à cette journée, a souligné la nécessité de dresser une franche collaboration entre médecins généralistes, psychiatres et tradipraticiens.

Issa NIANG




Lettre d'info

Recevez 2 fois par mois
dans votre boîte email les
nouveautés de SENEMAG




© 2008 Sénémag      Haut de page     Accueil du site    Plan du site    admin    Site réalisé avec SPIP      contact      version texte       syndiquer