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Abou Bakr Moreau, enseignant à l’UCAD : « Obama a appelé des chefs d’Etat de tous les continents sauf l’Afrique. »

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : vendredi 14 novembre 2008
« Après les élections américaines : analyses et perspectives », le thème d’une conférence animée le 07 novembre dernier par le Professeur Abou Bakr Moreau à la librairie Clairafrique.
« Le 4 novembre 2008 est une date à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire des Etats-Unis et dans la marche de l’homme noir à travers le monde. Au bout du « petit matin » du 5 novembre, j’ai eu envie de me dire que c’était « l’aube transparente d’un jour nouveau. », témoigne Abou Bakr Moreau, enseignant au Département de Littérature et de Civilisations des pays de langue anglaise de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

source : www.africanglobalnews.com - 13 novembre 2008

« Cette victoire, poursuit-il, Obama la doit à tous les hommes noirs qui sont tombés. Il la doit aux combattants de la plume, il la doit donc aux auteurs de "petit matin" et "l’aube transparente d’un jour nouveau", c’est-à-dire Césaire et Senghor  ».

Abou Bakr Moreau est spécialiste des Etats-Unis et consacre ses recherches aux rapports entre les Etats-Unis et le monde. Il a animé, le vendredi 07 novembre, une conférence sur le thème : « Après les élections américaines : analyses et perspectives », dans une salle comble, essentiellement composée d’étudiants et de membres du corps enseignant de l’ UCAD . L’activité était organisée par la librairie Clairafrique.

Pour le conférencier, Obama a pu gagner en se posant d’emblée en rassembleur et en évitant soigneusement d’être pris dans le piège de son identité. « Les époux Clinton ont tenté de l’y forcer, explique t-il, il n’a jamais cédé ».Selon lui, l’autre clé de la victoire de Barack Obama, c’est la confiance, la foi que l’homme a en lui-même. Une foi qui a inspiré l’optimisme au peuple américain. "On peut néanmoins se demander s’il s’agit d’une adhésion réelle des américains au candidat Obama et aux valeurs démocrates ou si le vote massif en sa faveur est le fruit d’un rejet de son adversaire", relativise toutefois M. Moreau. " Barack Obama a pu gagner avec 66% de vote des 18-29 ans. C’est le chiffre le plus intéressant. Ce sont des américains qui sont dans des universités, qui se reconnaissent en lui et qui ont transcendé la race qui bloquait et bloque encore leurs parents et leurs arrières grands-parents".

Dernier facteur explicatif du succès rencontré par Obama, le fait que l’homme répond aux normes, entre dans le moule des présidentiables. "Si nous mettons de côté la race, Obama répond parfaitement aux normes", souligne le conférencier. "Il est jeune et a fait des études de droit. C’est la voie royale pour se faire une carrière politique aux Etats-Unis. La moitié des présidents américains ont été avocats ou au moins ont fait des études de droit. "

Les Etats-Unis et l’Afrique.

« La politique étrangère est l’une des choses le moins avec le changement d’administration à Washington DC. Les hommes promettent le changement à Washington mais c’est en réalité Washington qui les changent. Cette idée de messie et d’homme providentiel n’existe pas », affirme Abou Bakr Moreau.

« Au lendemain de son élection, Obama a appelé 9 chefs d’Etat et de gouvernement du monde sur tous les continents sauf l’Afrique », révèle le conférencier au public qui cache mal sa stupéfaction. « Nous sommes tentés de dire : pas même un échange de civilités. Pas même un appel pour l’icône du continent, Nelson Mandela. C’est l’homme que l’on verra dans les quatre années à venir. »

M. Moreau estime d’ailleurs qu’il ne faut pas se tromper sur les intérêts des Etats-Unis sur le continent. « La motivation des Etats-Unis sur le continent a toujours été et restera purement stratégique », a-t-il expliqué avant d’ajouter : « il a par ailleurs été prouvé que les administrations républicaines aidaient davantage l’Afrique, en terme de financement, que les administrations démocrates. »

Amadou SAMB


Par Abou Bakr MOREAU , lire aussi un article publié sur Pambazuka News le 26-03-2008 : Elections américaines : Les Etats-Unis et l’Afrique Noire, un demi-siècle de politique étrangère





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