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DÉCHARGE DE MBEUBEUSS : Des recettes de près de 13 millions de FCfa générées par jour

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : mercredi 26 novembre 2008
Crée en 1968, la décharge de Mbeubeuss constitue une menace réelle pour l’environnement et la santé des populations de Malika, de Keur Massar. Car, 14% des personnes vivant dans ces zones sont touchées par des maladies respiratoires. Malgré tout, plusieurs milliers de personnes gagnent leur vie à partir du site.

source : www.lesoleil.sn

« La décharge de Mbeubeuss reçoit en moyenne 3.500 personnes par jour avec une forte présence de femmes et d’enfants et leurs activités mobilisent une masse financière de près de 13 millions de francs Cfa par jour. Elle accueille aussi la totalité des déchets rejetés par les populations de la région de Dakar et qui sont composés de 45% de matières fines (sable et cendres et de 20% de putrescibles ».

Ces informations font partie des résultats de deux années de recherches dans la zone. Elles ont été données hier à l’Hôtel de ville de Dakar par le Dr Oumar Cissé, coordonnateur du projet « décharge de Mbeubeuss : analyse des impacts et amélioration des conditions de vie et de l’environnement à Diamalaye (Malika) ».

Dans sa communication, le Dr Oumar Cissé, par ailleurs, secrétaire exécutif de l’ Iagu (Institut africain de gestion urbaine) a présenté deux visages de Mbeubeuss qu’il a intitulé «  Mbeubeuss, bombe écologique ou source de vie ? ».

Bombe écologique parce que les résultats partiels présentés ont montré que les populations qui habitent à Malika, Keur Massar ainsi que les récupérateurs de ces matières sont confrontés à plusieurs types de pathologies. Il s’agit, selon le Dr Oumar Cissé, des affections respiratoires qui touchent 14% des personnes citées plus haut. A cela s’ajoutent les parasitoses intestinales (9,1%), les dermatoses (8,4%) et les infections bucco-dentaires (8,1%).

Parmi les récupérateurs, 34% sont des femmes âgées de plus de 15 ans. La plupart d’entre elles présentent des problèmes gynécologiques. Les résultats ont aussi révélé que 2/3 des ménages du quartier de Diamalaye consomment de l’eau de puits. Une eau impropre à la consommation humaine du fait de la contamination par les métaux lourds et les microorganismes pathogènes. Dans ces explications, l’on a aussi noté que 26% des élevages de poulet effectués dans la décharge et abreuvés à l’eau de puits sont contaminés au mercure. Ce qui fait dire au Dr Cissé que «  l’analyse économique des dommages environnementaux sur la santé atteste que le traitement des maladies liées à l’exposition à l’eau et au sol contaminés représente 43% des budgets des établissements de Santé de la zone et a coûté aux malades 13.400.000 francs Cfa ».

Une menace réelle pour l’environnement

La décharge de Mbeubeuss est aussi source de vie parce que beaucoup de personnes, des chefs de famille en particulier gagnent leur vie à partir du site. Mais, au vu des résultats majeurs de ces recherches, le Dr Oumar Cissé a tiré sa conclusion en déclarant que « la décharge de Mbeubeuss constitue une menace réelle et potentielle pour l’environnement, la santé des populations et des élevages ainsi que l’économie locale ».

Mais, sa fermeture devrait néanmoins tenir compte des avantages économiques que procure la décharge aux populations qui y travaillent. Et le projet, dont l’objectif est d’apporter des solutions aux problèmes environnementaux, en vue de l’amélioration des conditions d’existence et du cadre de vie des populations, veille sur la procédure de cette fermeture.

Mais, pour le moment, l’urgence est de trouver une solution à la question de l’eau au niveau de Malika et environs parce que l’eau de puits que consomment les populations est polluée.

Ibrahima Diagne, directeur technique de l’Entente Cadak-Car, a déclaré que sa structure a engagé un processus d’arrêt d’exploitation de la décharge de Mbeubeuss. Mais, ceci sera possible dès que le projet de construction d’un nouveau Centre d’enfouissement technique (Cet) sera mis en place. En attendant, toutes les ordures ménagères de la région de Dakar sont acheminées vers la décharge de Mbeubeuss, qui accueille 475.000 tonnes d’ordures par an.

Eugène KALY


lire aussi sur www.alternatives-internationales.fr : L’Argent des déchets. L’économie informelle à Dakar Par Oumar Cissé





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