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Interview avec Baaba Maal au lendemain du concert organisé par l’association Sehilaabe Daande Lenol

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : mardi 7 juillet 2009
FESMAN   Maal (Baaba)   VIDEO  
Au lendemain du concert organisé par l’association Sehilaabe Daande Lenol en collaboration avec le FESMAN, Baaba Maal a reçu l’équipe de The Dakar Times ce dimanche 26 avril à Paris. Une occasion pour le leader du Daande Lenol d’interpeller ses concitoyens en général et ses ’ parents ’ peulhs en particuliers d’aller à la conquête de l’information et du développement en prenant la Culture comme levier.

source : the.dakartimes.com - 28 avril 2009

The Dakar Times : Bonjour Baaba Maal, pouvez vous nous rappeler le cadre de votre visite ?

Baaba Maal : Je suis venu répondre à l’invitation de l’association SDL « SehilaaBe Daande Lenyol », qui se traduit littéralement par «  Les amis du peuple ». L’association SDL a organisé hier (NDRL Samedi 25 Avril 2009) à Mantes-La-Jolie, une soirée. Ils ont fait monter sur la scène des talents de la culture pulaar, qui exercent leur métier ici en Europe en collaboration aussi avec quelques membres acoustiques du Daande Lenyol. Mais le soubassement de la rencontre avec cette association (SDL), avec laquelle je collabore depuis plus 20 ans, est une promesse du montage d’un certain nombre de projets de santé, à l’éducation de certaines localités du Fuuta (NDLR Nord du Sénégal et Sud de la Mauritanie).

Les jeunes qui sont nés ici en France, sont à féliciter et à encourager. Parce que, même n’ayant pas vécu les réalités du Fouta et du Poulagou, ils se sont appropriés la culture et l’art d’être peul. Si nos réalités et notre culture n’étaient belles, ils n’allaient sûrement pas nous rejoindre. Donc nous ne pouvons que les encourager afin que les générations futures suivent leurs pas

Pour donner beaucoup plus de poids à ce projet, il fallait donc organiser les retrouvailles entre Baaba Maal et ses publics en France, mais en même temps inviter d’autres artistes établis ici pour déclencher un processus pérenne. Ainsi, chaque année, avec ces artistes, envisager d’autres retrouvailles pour multiplier les possibilités ici en Europe, par exemple en mobilisant des fonds ou trouver des partenaires en faveur des populations de la vallée du Fleuve.

L’ensemble des musiciens africains comme Salif Keita, Koffi Olomidé, Angélique Kidjo, Tiken Jah Fakoly, et moi-même, avons tous donné notre parole pour militer en faveur de la lutte contre la pauvreté dans le cadre des Objectifs du millénaires pour le développement (OMD). Maintenant en tant qu’émissaire du Pnud, je ne peux m’empêcher, en partenariat avec mes amis de Mantes La Jolies et ayant décidé de s’activer dans l’événementiel culturel, de participer à cette initiative visant le développement de nos terroirs d’origine. La santé et l’éducation restent mes domaines de priorité.

The Dakar Times : Et vos projets personnel et musical ? Où est-ce que vous en êtes ?

Baaba Maal : Cette année est pour moi assez intéressante dans ma carrière, parce que mon dernier album dans les bacs, s’appelle " On the Road ", des titres que Island Records a recueillis dans différents concerts que j’ai donnés, qui est un hommage à notre cher ami et koriste Kaouding Cissoko, aujourd’hui disparu, mais aussi pour préparer mon prochain album. Un album studio qui va sortir inchaa Allah au mois de mai un peu partout dans le monde. C’est une production qui sera totalement différente et qui porte déjà le titre de " Television ". Je chante dans cet album dans les langues africaines, mais aussi en anglais et en français. J’espère que " Television " connaîtra une grande promotion ici en France, je l’espère bien. Ce qui me permettra par ailleurs de sillonner l’Europe, surtout des pays en Europe que je n’ai encore jamais ou peu fait, comme la Suisse, quelques festivals tels que le Festival de Jazz de Montreux, Rock en Seine ici à Paris.

Aussi, il y a quelque chose de très important qui va se passer en Angleterre, ce sera les 50 ans d’Island Record. Island Record, c’est depuis Bob Marley jusqu’à Bono de U2, en passant par Grace Jones, Salif Keïta, Angélique Kidjo. Avec cet événement, Chris Blackwell va faire réapparaître tous les grands noms de son label en publiant des livres, des DVDs et va organiser des expositions en Angleterre et dans quelques pays d’Europe. Ce sera à partir de mai prochain et, pour une année. Cela va aussi coïncider avec la sortie de l’album de Baaba Maal et de Daande Lenyol.

Je suis également un ambassadeur de bonne volonté du Festival Mondial des Arts Nègres à Dakar. Le ministre de la culture du Sénégal avec lequel j’ai eu plusieurs rencontres et le comité d’organisation de ce festival m’ont demandé d’en parler et d’y impliquer mes relations et réseaux de par le monde. Ce que je fais du reste. J’ai rencontré par exemple Madame la ministre de la Colombie où il y a une forte communauté noire, en Angleterre où vit une forte diaspora africaine, on promet une forte implication pour la réussite de ce festival. Ma maison de disque, aussi, se prépare pour organiser un grand festival de Reggae Sunplash, à l’image de celui organisé par exemple en Jamaïque, ce sera la participation d’Island Record dans la mobilisation de Baaba Maal pour la réussite du Fesman.

Il s’agira, alors, pour nous de donner notre participation de ce qu’il est convenu d’appeler la mondialisation pour bien sûr ne pas subir cette dernière. S’il s’agit, de montrer à la face du monde nos réalités, notre culture et nos valeurs ancestrales, je suis ambassadeur du FESMAN III

Il est important que nous montrions au monde nos traditions et cultures. C’est une occasion pour nous Africains, au-delà de la culture pulaar, de parler de nos richesses culturelles. Par exemple, qui mieux que Kandia Kouyaté ou Sékouba Bambino peut parler de la civilisation de l’empire mandingue ? Donc ce festival mondial des arts nègres est une occasion à ne pas laisser passer.

Juste après cet événement, il y aura les Blues du Fleuve , la 4° édition. Les Blues du fleuve fait désormais parti de l’agenda culturel de la CEDEAO. C’est donc une année riche, et avec la forte mobilisation que nous consentons pour réussir, nous pensons que tout ira très bien.

The Dakar Times : Deux ans d’absence en France et plusieurs tournées dans le Fuuta, aussi bien sénégalais que mauritanien. Comment avez-vous retrouvé le Fuuta mauritanien ? Pourquoi cette absence longue en France ?

Baaba Maal : Je dirais simplement qu’on peut noter l’adhésion de plus en plus massive de la jeunesse surtout du côté de la Mauritanie. Et une tendance à s’organiser de façon beaucoup plus efficace pour soutenir des actions de développement. On a eu à faire plusieurs localités, la plus récente était Boghé (NDLR )bassin moyen du fleuve côté Mauritanie), et nous avons été plusieurs fois à Kaédi (idem) où de jeunes associations aidées de vielles associations mènent des actions concertées de développement. Mais c’est surtout, et c’est réconfortant de le savoir, une jeune association «  Génération Nouvelle  ». J’y ai retrouvé des jeunes qui ont vision beaucoup plus moderne, qui essayent de faire comme ici en Europe malgré leur manque de moyens. Mais l’essentiel chez ces jeunes est désir de faire de plus en plus mieux, en utilisant les nouvelles technologies, dans l’optique de faire passer leur message et de réussir leur projet, comme ça se ferait dans les pays développés, et ça c’est à saluer.

Il faut dire aussi que ce qui nous faisait défaut, c’est cette tendance vers le modernisme, bien que nous ayons de la culture et du désir d’aller de l’avant. C’est bien, parce qu’en dépit de nos moyens limités, cette nouvelle génération essaie. Ce n’est pas encore comme ici en Europe, mais ces jeunes travaillent pour être à la hauteur, et c’est louable.

C’est vrai que j’ai sillonné le Fuuta pendant deux ans, vous savez après ma maladie, les gens voulaient me voir, ils étaient très inquiets, et je voulais également les voir pour les rassurer, que mes fans et la communauté se rendent compte que j’étais là, que c’est la vie, et que dans la vie, il y a des hauts et des bas, il fallait que je redonne confiance, c’est pourquoi, je suis allé présenter un peu partout.

Mais aussi, comme je n’avais pas un album de studio, une production à l’international, je ne pouvais venir en France et me présenter sans quelque chose à donner à la Presse pour mon marketing. Sans un produit, vous savez, on ne peut se permettre de faire de grandes tournées à l’international, c’est ce qui fait que je ne suis pas venu me produire en France depuis «  Mi Yeewni  » en 2002.

Donc, je vous donne rendez-vous au mois de mai prochain avec «  Television  »

The Dakar Times : Merci Baaba Maal

Retrouver les deux vidéos, en langue nationale (Peul) et en Français, de cette conférence de presse du roi du Yella : the.dakartimes.com/francais/article/Videos-Interview-avec-Baaba-Maal-au-lendemain-du-concert-organise-par-lassociation-Sehilaabe*/—>


visiter le : site officiel deBaaba Maal :http://www.baabamaal.tv

lire aussi sur www.aps.sn (06-07-2009 ) : Baaba Maal débute une tournée internationale à partir du 17 juillet
et (11/08/2009 ) : Baaba Maal parlant de l’ancien producteur de Bob Marley :"Avec lui, j’ai pris conscience de l’importance de ma musique pour l’Afrique"

et sur mondomix.com (06-07-2009 ) : Baaba Maal montre la voie





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