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Saint-Louis est la ville d’Afrique la plus menacée par les changements climatiques, selon un expert

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : mercredi 18 juin 2008
Saint-Louis, 12 juin 2008 (APS) – Saint-Louis est la ville d’Afrique la plus menacée en termes de changements climatiques, a déclaré Alioune Badiane, directeur du Bureau régional pour l’Afrique et les pays arabes (BRAPA) de l’Organisation des Nations unies pour l’habitat.

’’Le double handicap de Saint-Louis est d’être aux confluents de l’océan et du fleuve. Ce qui l’expose plus que les autres naturellement’’, a dit M. Badiane, qui s’exprimait jeudi au cours d’une conférence de presse à la fin d’un séjour de trois jours dans l’ancienne capitale du l’Afrique occidentale française (AOF).

M. Badiane compare Saint-Louis (264 km au nord de Dakar) à des villes comme Rufisque, Bingerville et Grand Bassam en Cote d’Ivoire ainsi qu’à d’autres villes mozambicaines avec qui elle partage "le sort d’être des villes coloniales".

Scénario catastrophe
’’Une augmentation d’un mètre du niveau de la mer signifie l’inondation pour cette ville’’, a affirmé le directeur du BRAPA pour illustrer la fragilité de Saint-Louis, non sans apaiser les populations en disant que le scénario catastrophe qui entraînerait la disparition de la langue de barbarie 3peut être évité et ne peut se réaliser’’ que dans 50-100 ans.

’’Cette ville ressent plus que les autres les effets des glaciers avec l’avancée de la mer’’, a insisté l’urbaniste, notant tout de même ces dernières années une amélioration du couvert végétal apte à atténuer les éventuelles menaces en contribuant à la baisse du niveau de la température.

Muraille verte
Selon M. Badiane, ’’l’idée de la muraille verte véhiculée par le chef de l’Etat sénégalais peut être une bonne chose, en attendant de voir à quoi cela va ressembler’’.

Il s’est beaucoup ému de l’ouverture de la brèche qui a été, à son avis, ’’une grave erreur et risque d’accélérer le processus de disparition de la Langue de Barbarie si celle-ci devait disparaître’’.

Cependant, estime-t-il, "la tendance n’est pas encore irréversible mais il faut faire quelque chose pour stabiliser cette brèche dont l’ouverture a réglé le problème d’inondation de Saint-Louis mais pose de vrais problèmes écologiques."

Au cours de cette rencontre avec les journalistes, M. Badiane s’est beaucoup intéressé aux problèmes nés d’une urbanisation galopante avec comme corollaire une bidonvilisation des habitations.

Bidonvilles
Il estime que plus de la moitié des populations africaines vivent dans des bidonvilles avec des limites à l’accès aux services sociaux de base et des risques de catastrophes au quotidien, autant de problèmes auxquels essaie de faire face l’ONU-Habitat en aidant les populations à humaniser leur cadre de vie au lieu de les délocaliser.

A ce propos, il a montré un intérêt réel pour le cas de Pikine (Saint-Louis) et Khouma (Richard-Toll), quartiers bénéficiant d’un appui de l’Union européenne pour leur restructuration.

Durant leur séjour à Saint-Louis, les représentants des différents bureaux africains de la structure onusienne dont le siège est basé au Kenya ont participé à une table ronde à l’Université Gaston Berger sur le thème : ’’L’Afrique face au défi urbain’’.

AMD/AD




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