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Des centrales nucléaires en Afrique ? Peu, mais une expansion est prévue

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : vendredi 18 mars 2011
Le tremblement de terre – suivi du tsunami– qui a frappé la côte nord-est du Japon a causé la détérioration des centrales nucléaires. Le danger est réel, tellement qu’on a commencé à évacuer les environs. Mais en Afrique, y a-t-il des centrales nucléaires ? Oui, une seule pour le moment, en Afrique du Sud. Mais plusieurs pays l’ont sur leur feuille de route, il y a voire une proposition, au Kenya, pour convertir l’est du continent en moteur nucléaire pour répondre à la demande électrique croissante.

source : www.guinguinbali.com - 13/03/2011

L’Afrique est pratiquement libre de centrales nucléaires. Seule l’Afrique du Sud en a deux, dont l’une est très petite, et une troisième en cours de construction. Certains pays maghrébins ont montré, lors des dernières années, leur intérêt pour la construction de centrales nucléaires, encouragés par les lobbys qui poussent à l’expansion de centrales produisant ce genre d’énergie. Cependant, bien que le Maroc, l’Algérie, la Libye et l’Égypte s’y soient intéressés, aucun n’a entamé de travaux de construction. La France apparaissait toujours comme fournisseur de construction et de services, à travers l’entreprise étoile durant la colonisation française : Areva.

Groundwork, Amis de la Terre est une organisation écologiste sud-africaine qui plaide pour l’augmentation de sources d’énergies renouvelables. Bobby Peck, son directeur, lutte pour freiner la construction de nouvelles centrales nucléaires dans le continent.

Peck soutient que ces industries sont liées à de grandes entreprises étrangères qui ne créent aucun développement ni aucune croissance sur le terrain.

C’est ce qu’il considère un modèle lié à “l’industrie de l’extraction des macroprojets”. Mina Lakhami, de Earthlife Africa, souligne aussi que la construction d’autres centrales nucléaires fera que les citoyens “continuent d’être esclaves des entreprises occidentales”. Ils dénoncent que rien qu’en 2010, “presque tous les employés ont été exposés à un taux de radioactivité bien au-delà de la normale”.

L’Institut de Science et de Technologie de l’Université de Nairobi est l’un des plus importants du continent. Son directeur, David Maina, parie de façon décidé, et c’est ainsi qu’il a conseillé l’Union Africaine, pour avoir investi davantage en cette matière. En plus, Maina propose que l’est de l’Afrique se charge de les développer, ce qui ferait de la région “un générateur d’emploi qualifié pour les Africains”. Il considère que le temps lui donnera raison et qu’on le verra reflété “dans la dépendance énergétique actuelle des pays du Nord”. Or, tous n’œuvrent pas dans la lignée de l’énergie nucléaire. Il y a des professeurs du même institut, comme Michael Mangalar, professeur spécialisé en énergies renouvelables, qui affirment que le Kenya, “étant un pays développé, ne jouit pas de la sécurité dont jouissent les pays occidentaux pour préserver l’uranium, qui peut tomber entre les mains de terroristes

Le débat reste ouvert et, quoique le gouvernement kenyan travaille sur la localisation d’espaces optimaux pour la construction d’une centrale nucléaire, l’opposition de la société civile va crescendo. L’insistance de l’Europe sur la constructions d’usines capables de produire de l’énergie nucléaire a, cependant, fait que le gouvernement fasse ses premiers pas sur le chemin du nucléaire. Suite à un voyage à travers l’Europe, Raida Olinga, Premier ministre du Kenya, est rentré tellement fasciné par l’idée de construire une centrale nucléaire dans le pays qu’il a demandé des rapports pour un possible emplacement et une prochaine construction. L’escale faite en France a été fondamentale pour avancer dans l’idée.

Comme on peut vérifier, les deux positions utilisent, parmi leurs arguments, d’abandonner la dépendance des pays dénommés “développés” et de se frayer un chemin en solitaire, chemin sur lequel on ne s’est toujours pas engagé.

KOEBERG, PRADIGME AFRICAIN

L’Afrique du Sud est le seul pays africain qui compte des centrales nucléaires. Deux au total. Et il les doit au système bancaire français qui, en 1976, a réussi à en négocier la construction. Alors, il concourait, pour la construction, avec un consortium américano-hollandais, qui a fini par perdre le projet après avoir critiqué “un gouvernement raciste”, fait que la France laissait passer.

À l’époque, la presse a relié l’augmentation de la production d’énergie par des centrales nucléaires à l’ambition de construire des bombes atomiques “pareilles à celles de Nagasaki”.

Adjugée en 1976, la centrale nucléaire de Koeberg a été mise en marche entre 1984 et 1985 ; elle se charge, de nos jours, de la production de 6 % de l’énergie que consomme le pays. En 2005, divers incidents survenus à la centrale nucléaire et l’évidente dépendance électrique d’une partie de la ville du Cap, ont poussé le pays et l’entreprise électrique publique (ESKOM) à entamer un processus d’amplification des usines qui produiraient ce genre d’énergie.

Koeberg ne suffisait pas et son flux était devenu irrégulier. La demande énergétique d’Afrique du Sud, à la hausse, a ouvert les yeux des dirigeants sur le besoin d’une deuxième usine. Dans un premier temps, en guise de raccord, la construction d’une centrale plus petite que celle de Koeberg, mais dans les environs de celle-ci, a été adjugée. Plus tard, le gouvernement sud-africain a annoncé qu’avant 2025 il doublerait l’énergie produite par ce genre d’usines, raison pour laquelle il a demandé des devis pour la construction d’une deuxième centrale nucléaire, voire plus grande que celle de Koeberg. Celle-là aussi se trouvera près du Cap.

Un fort courant d’opinion contraire aux centrales nucléaires est né en Afrique du Sud, sous forme de mouvements citadins et d’organisations à but non-lucratif, œuvrant pour prévenir des dangers de ces centrales.

DERNIERS INCIDENTS DANS LA CENTRALE NUCLÉAIRE DE KOEBERG

Le 11 novembre 2005 : Une erreur dans le train de transmission fait que le réacteur entre en mode d’urgence. Résultat : la majeure partie du Cap Occidental demeure des heures sans électricité.

Le 16 novembre 2005 : Un incendie provoque la déstabilisation d’un secteur. Il cause de graves chutes de voltage dans la région. Koeberg est éteint pour éviter des maux majeurs.

Le 23 novembre 2005 : Une inspection du système de sécurité révèle une baisse concentration chimique, qui oblige, une fois encore, à éteindre le réacteur principal.

Le 19 février 2006 : Une erreur dans la turbine numéro deux cause la chute de la ligne électrique, durant deux jours, au Cap.

TXEMA SANTANA


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et (01/04/2011) : Sénégal : Le gouvernement renonce à une centrale atomique flottante déjà commandée





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