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Solutions africaines pour pallier la faim dans le monde

Le rapport annuel de l’Institut Worldwatch offre des innovations agricoles efficaces d’Afrique pour le défi de la lutte contre la faim

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : lundi 9 mai 2011
’Le monde a beaucoup à apprendre du continent africain, depuis son rôle dans la prévention d’un changement climatique catastrophique jusqu’à la manière avec laquelle les agriculteurs urbains alimentent la population et les principes de l’importance de la diversité des cultures conservée par les paysans ’.

source : www.guinguinbali.com - 26/04/2011

C’est l’une des conclusions, du moins, du rapport annuel de l’ Institut Worldwatch La situation du monde 2011 : innovation pour alimenter la planète, une authentique feuille de route qui offre des solutions imaginatives, depuis les technologies les plus modernes jusqu’aux plus rudimentaires, qui contribuent à réduire la faim et la pauvreté en Afrique.

Le livre, publié par l’Institut Worldwatch de Washington et traduit à plus de 20 langues grâce à son réseau d’adhérents internationaux, dont font partie CIP-Ecosocial et Icaria, en Espagne, offre une grandes variétés d’innovations agricoles efficaces et démontre des succès importants pour éviter la perte d’aliments, pour développer la capacité d’adaptation face au changement climatique et renforcer l’agriculture urbaine. Une feuille de route, en résumé, pour obtenir de plus grands investissements agricoles et des formes plus efficaces pour pallier la faim et la pauvreté dans le monde.

Se basant sur les connaissances d’experts agricoles, ainsi que sur des centaines d’opérations d’innovations déjà en marche, le rapport décrit 15 formules durables au niveau environnemental – depuis l’éco-agriculture jusqu’au potentiel nutritif des légumes, l’exploitation de l’eau, la biodiversité locales des aliments, la fertilité de la terre ou l’adaptation des cultures au changement climatiques et la gestion des pertes des récoltes- qui ont démontré leurs bons résultats.
L’objectif est celui d’offrir des solutions à des gouvernements, des organisations civiles et agraires, et aux propres citoyens dans leur lutte pour supprimer la faim et la pauvreté.

Cinquante ans après la “révolution verte”, la moitié de l’humanité souffre une faim chronique.

Le système alimentaire mondial a atteint une croisée des chemins.

Presque cinquante ans après la Révolution verte, une grande partie de l’humanité continue à endurer une faim chronique.

Depuis les années 80, quand le financement destiné à l’agriculture a atteint son maximum, le pourcentage agricole des fonds mondiaux d’aide aux développements a chuté des plus de 16% aux seulement 4% actuels, et l’année prochaine, c’est peu probable que les investissements augmentent, vu le panorama économique mondial actuel. Une grande partie du financement prévu n’a pas été encore perçue, et les fonds existants ne sont pas assignés efficacement de façon à garantir leur arrivée aux agriculteurs pauvres d’Afrique.

La Situation du monde 2011 arrive dans un moment, par conséquent, où plusieurs initiatives, dans le but de pallier la faim et consolider la sécurité alimentaire mondiale –comme le Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire ( PMA ) ou le Programme de développement intégral de l’agriculture en Afrique ( CAADP )- peuvent apprendre, selon les auteurs de ce rapport, des projets environnementaux durables qui sont en train d’obtenir de bons résultats.

Nourissant la planète” : le monde doit beaucoup apprendre du continent africain

Pendant les dernières années, l’équipe du projet Nourissant la Planète de Worldwatch a voyagé dans des pays d’Afrique sub-saharienne (où le problème de la faim est plus grand et la lutte des communautés rurales pour le surpasser), découvrant une grande diversité et une richesse des innovations par les agriculteurs, les organisations de volontaires privées, les universités et même les entreprises agro-industrielles.

Dans leur recherche, ils ont conclu que le monde doit beaucoup apprendre du continent africain, depuis son rôle dans la prévention d’un changement climatique catastrophique jusqu’à la manière avec laquelle les agriculteurs urbains alimentent la population et les principes de l’importance de la diversité des cultures conservée par les paysans.

Selon Danielle Nierenberg, coordinateur de ce projet, « la communauté internationale a délaissé de vrais segments du système alimentaire dans son effort pour réduire la faim et la pauvreté. Les solutions ne résident pas nécessairement dans la production de plus d’aliments, mais dans l’amélioration de la nourriture des enfants dans les écoles, le mode par lequel sont traités et commercialisés les aliments et le type d’entreprises alimentaires où nous investissons. »

On a démontré, par exemple, que servir des produits cultivés localement dans les réfectoires scolaires constitue une stratégie efficace pour réduire la faim et la pauvreté dans beaucoup de pays africains qui présentent de grandes similitudes avec les programmes «  de l’agriculteur au réfectoire » qui sont en train d’obtenir des résultats très positifs aux USA et en Europe. En plus, « aux alentours de 40% des aliments produits actuellement dans le monde se perd avant d’être consommé, ce qui représente de grandes opportunités pour que les producteurs et les familles économisent de l’argent et des ressources en réduisant ces pertes » selon affirmation de Brian Halweil, co-directeur du projet.

Quelques exemples imaginatifs et convaincants pour réduire la faim et la pauvreté

La situation du monde 2011 est basée sur des centaines de cas pratiques et des exemples recueillis en première personne et qui offrent des solutions sur la manière de réduire la faim et la pauvreté. Entre autres, il y a lieu de citer l’initiative en 2007, de 6000 femmes de la Gambie qui avaient créé l’Association des femmes recollectrices de huitres ( TRY ), en développant un plan de cogestion durable de la pêche locale des huitres pour éviter la surexploitation de cette ressource, une source de protéines importante et pas chère pour les habitants du pays, mais qui est en danger à cause des niveaux d’exploitation actuels.

Ou celle de plus de 1000 femmes agriculteurs de Kibera (Nairobi), le plus grand bidonville du Kénya, qui cultivent des potagers “verticaux” dans des sacs troués pleins de terre pour alimenter leurs familles et leurs communautés. Avec ces sacs, on pourrait alimenter des milliers d’habitants de la ville et, en plus, proportionner une source de revenus durable et facile à maintenir pour les agriculteurs urbains. Tenant compte qu’on prévoit que plus de 60% de la population africaine vivra dans des zones urbaines en 2050, ces systèmes peuvent s’avérer cruciaux dans le futur pour garantir la sécurité alimentaire.

En Afrique du Sud et au Kénya, les bergers nomades conservent encore des races autochtones d’élevage adaptées à la chaleur et à la sécheresse propres de ces régions, des caractéristiques qui s’avèreraient cruciales au fur et à mesure que le climat se fasse extrêmement du continent africain. L’Afrique possède la plus grande extension de pâturages permanents, avec le plus grand nombre de bergers du monde, et dans tout le continent entre 15 et 25 millions de personnes dépendent de l’élevage.

De son côté, le Réseau d’analyse de politiques alimentaires, agricoles et de ressources naturelles ( FANRPAN , ces sigles anglais), utilise des pièces de théâtre interactives représentées par les communautés pour impliquer des femmes productrices, dirigeantes des communautés et des politiciens pour qu’ils discutent ouvertement à propos de l’égalité des sexes, la sécurité alimentaire, la possession des terres et l’accès aux ressources. En Afrique sub-saharienne, les femmes représentent plus de 75% des personnes qui travaillent dans l’agriculture, procurant entre 60 et 80% de la main-d’œuvre dans la production d’aliments pour la consommation familiale et la vente, ce qui rend indispensable qu’elles aient des possibilités d’exprimer leurs nécessités en rapport avec la politique du gouvernement local et les prises de décisions. Ce forum entretenu et cordial leur facilite de parler ouvertement.

Comme dernier exemple, le programme Ougandais de Développement d’innovations en cultures scolaires ( DISC , ses cigles en anglais) est en train d’incorporer dans les programmes scolaires le maintien des potagers avec des légumes du pays, l’information nutritionnelle et la préparation d’aliments, en apprenant aux enfants à cultiver des variétés locales qui aident à combattre le manque d’aliments et à revitaliser les traditions culinaires du pays. On calcule actuellement que 33% des enfants africains souffre de faim et de sous-alimentation, et que 42 millions d’enfants pourraient être affectés en 2050. Les programmes d’alimentations scolaires ne se limitent pas à alimenter les enfants, mais ils les incitent et les éduque aussi, les convertissant ainsi en agriculteurs du futurs ; un développement énorme pour améliorer la sécurité alimentaire.


visiter le site de l’Institut Worldwatch : www.worldwatch.org

lire aussi sur blogs.worldwatch.org :
 Des solutions locales pour soulager la faim et la pauvreté, par Danielle Nierenberg

 Agriculture : L’Improbable Héros du Journée de la Terre





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