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Délocalisation du projet de biocarburant de Fanaye : Les populations du Ndiael disent niet

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : lundi 13 août 2012
« Quiconque voudra prendre nos terres, passera sur nos cadavres. » Cet avertissement vient des populations de Ndiael. Depuis les derniers actes posés pour délocaliser le projet de production de biocarburant suspendu à Fanaye, elles sont sur le pied de guerre.

source : www.lequotidien.sn - 10 août 2012

Après Fanaye, Ndiael, une agglomération constituée des communautés rurales de Ronkh, Gninth, Diama et de la commune de Ross Bethio, est sous tension. Les populations dénoncent la délocalisation du projet de production de biocarburant de Sen Ethanol dans leurs zones de pâturage et de culture. « C’est une question de survie », mar­tèle le conseiller rural et porte-parole des habitants, Oumar Bâ. Selon lui, il n’est pas acceptable que les terres de Ndiael soient af­fec­tées à cette société. Ce mot d’ordre, dit-il, est partagé par les po­pulations de cette localité de la vallée du fleuve Sénégal. Pis, ajoute le porte-parole, le projet est prévu sur la réserve de faune du terroir.

Depuis qu’ils ont remarqué les études topographiques en cours visant à délocaliser le projet de Fa­naye, suite au soulèvement populaire qui a fait deux morts, les éleveurs se mobilisent. « Sur les 26 ha dont nous disposons, le projet veut 20 ha. Ce qui signifie que nous allons perdre notre zone de pâturage et de culture. D’après le recensement effectué par le service vétérinaire, nous comptons 19 796 bÅ“ufs, 13 000 chèvres, 1655 ânes, 10 767 moutons etc. Donc, c’est faux de dire que ces terres ne sont pas valorisées », explique Oumar Bâ. A la place, l’entreprise fait valoir le projet de création de milliers d’emplois, comme elle l’avait formulé à Fanaye. Un argument qui n’avait pas du tout convaincu les populations.

Pour cette lutte, les habitants de Ndiael peuvent compter sur le soutien d’ Enda Pronat . D’ailleurs, la coordonnatrice de ladite organisation au Sénégal, M. Mariame Sow, a co-animé hier, une conférence avec les représentants des populations et de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme ( Raddho ). Ils ont tous dénoncé « le manque de transparence dans la procédure d’affectation des terres » et une violation de la loi. « On profite de l’ignorance et de la pauvreté des populations en leur promettant des choses. Ils veulent s’accaparer des terres au détriment des populations qui ont de maigres ressources. Il faut que les promoteurs arrêtent de dire que les emplois de manÅ“uvres promis vont régler de la pauvreté à Ndiael », invite Mariame Sow. Du moment où il n’est pas possible pour un Conseil rural d’affecter 20 ha à un particulier sans que les autorités centrales ne soient informées, Mme Sow et ses partenaires interpellent le nouveau gouvernement du Sénégal sur l’urgence d’arrêter le projet, avant qu’il ne soit trop tard.

biramefaye@lequotidien.sn


lire aussi sur www.leral.net (13 Août 2012) :Le projet sen huile-sen éthanol une nouvelle opportunité de développement pour le walo

sur www.futursmedias.sn (9 Août 2012) :INSTALLATION DU PROJET SEN-ETHANOL ET SEN-HUILE A GNITH , par NDIAGA NDIAYE

et sur farmlandgrab.org (10 Août 2012) :Délocalisation du projet de Fanaye : Associations de défenses des droits de l’homme et artistes s’investissent , par Mamadou DIOUF





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