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La survie du Lac rose en question

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : mardi 30 septembre 2008
Propriétaires et artisans du Lac Rose ont célébré la journée internationale du tourisme à leur manière. Profitant de la présence du ministre des Sénégalais de l’extérieur, du Tourisme et de l’Artisanat, les travailleurs de cette localité ne comprennent toujours pas pourquoi le Lac Rose qui accueille beaucoup de visiteurs par an, ne profite pas aux populations. ’Nous ne comprenons pas pourquoi l’Etat ne fait rien pour la destination Lac Rose. Les touristes viennent pour se promener au lac et partir. Ils ne prennent même pas leur repas au Lac Rose. Ce sont les hôtels de Mbour ou de Dakar qui profitent de ces touristes. La conséquence est que nos réceptifs sont vides toute l’année’. Ce sont près d’une vingtaine d’hôtels qui sont construits sur le lac.

source : www.walf.sn

Comme les hôteliers, les artisans sont dans une position inconfortable, malgré leur présence remarquable. Rangé le long du plus grand réceptif de la principale rive du Lac Rose, le village artisanal n’a rien à envier aux autres maisons d’artisans. De très jolis tableaux, des statues en bois ou en bronze qui nous ramènent à l’Afrique ancienne, le tout fait par des artistes très engagés qui habitent pourtant le village de Niague. "Nous avons, avec la sécheresse, abandonné nos terres pour l’artisanat avec beaucoup d’espoir. Mais nous nous sommes rendu compte que le tourisme ne paie pas dans ce village. Des gens tapis dans l’ombre ne permettent pas aux touristes de séjourner au lac. Ils arrivent et partent sans rien acheter", lance Mbaye Faye, vice président des artisans du Lac Rose.

Pour beaucoup d’autres artisans, ce sont les guides touristiques qui détournent les touristes vers les marchés clandestins situés dans les villages situés aux alentours du Lac rose. "Ils sont payés pour détourner les touristes vers ces artisans qui ne payent aucune taxe. Les touristes payent ainsi les objets de moindre valeur dans ces villages. Nous pouvons rester des semaines sans vendre de produits", dit Modou Guèye qui prie pour que l’Etat mette fin à ces agissements.

L’arrêt du rallye est un coup dur pour les travailleurs du Lac rose. En effet, l’arrivée de la course auto-moto permettait à tous ceux qui opèrent sur le Lac Rose de survivre. "Avec l’arrêt du rallye, nous allons vers la fin des activités économiques dans la localité. C’est pourquoi nous disons qu’il est temps d’agir. Il faut inclure le Lac Rose dans un vaste programme touristique afin de réglementer l’arrivée des touristes et permettre aux travailleurs d’en profiter", pense Mbaye Faye.

Aminata LO DIENG, ministre du Tourisme : "Le Lac Rose doit être protégé"

Lac RosePour le ministre des Sénégalais de l’extérieur, du Tourisme et de l’Artisanat, le choix du Lac Rose pour célébrer la journée internationale du tourisme n’est pas fortuit. Le Lac Retba communément appelé Lac Rose constitue une attraction touristique majeure. Site unique dans la sous-région, le Lac Rose, selon Aminata Lô doit être protégé et préservé contre les périls liés aux changements de l’environnement global. Le Lac Rose constitue un espace où se pratiquent plusieurs activités économiques allant de la pêche à l’élevage en passant par l’artisanat, le tourisme et l’exploitation du sol. "La pérennité de ces activités dépend évidemment du respect de l’équilibre écologique qui est à l’origine même de l’existence de cette merveille de la nature. L’action de l’homme sur le site pourrait entraîner un processus de dégradation environnementale irréversible", a déclaré Aminata Lô Dieng lors de la cérémonie officielle de la journée internationale du tourisme tenue au Lac Rose.

Selon le ministre, le Sénégal a inscrit le tourisme comme un secteur prioritaire dans la Stratégie de croissance accélérée (Sca) du fait de son poids dans l’économie du pays. Comme indicateur, Aminata Lô Dieng parle des recettes touristiques du Sénégal qui sont passés de 28,6 milliards en 1986, à 39,8 milliards, 273 milliards en 2003 et avoisiné les 306,2 milliards en 2007.

Najib SAGNA


lire aussi sur www.cetri.be (26 août 2008) : Tourisme international :Impacts du marché du dépaysement, par Bernard Duterme





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