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Décès du peintre Iba Ndiaye : "le Sénégal et l’Afrique perdent un monument de la peinture africaine", selon le directeur des arts

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : lundi 6 octobre 2008
Dakar, 6 oct (APS) - Le Sénégal et l’Afrique ont perdu en Iba Ndiaye, décédé samedi à Paris à l’âge de 80 ans, un des monuments de la peinture africaine, un intellectuel solide et un grand maître, a réagi lundi le directeur des Arts, Abdoulaye Racine Senghor.

"Le Sénégal et l’Afrique perdent un des monuments de la peinture africaine, un grand maître et un intellectuel solide", a dit M. Senghor dans un entretien accordé à l’Agence de presse sénégalaise.

Selon lui, "Iba Ndiaye est le plus grand peintre sénégalais". "C’est un peintre mondialement connu à qui le Sénégal a rendu hommage à la dernière biennale (mai-juin 2008), à travers une exposition Iba Ndiaye à la Place du souvenir", a-t-il ajouté.

"Il a fait des expositions aux quatre coins du monde", a poursuivi M. Senghor, notant que les premières ont été faites en 1959.

Né en 1928 à Saint-Louis du Sénégal, Iba Ndiaye est allé faire des études d’architecture à l’Ecole des Beaux Arts à Paris, avant de revenir au Sénégal en 1959 pour participer à la création de l’Ecole des arts, devenue l’Ecole nationale des arts où il a enseigné jusqu’en 1966, année au cours de laquelle s’est tenu à Dakar, le premier Festival mondial des arts nègres.

En créant l’Ecole des arts, Iba Ndiaye a créé l’Ecole picturale de Dakar en tant qu’ensemble de normes de peinture, indique-t-il. Le peintre fait plus de l’art abstrait, avec des portraits magnifiques, témoigne Racine Senghor. Des photos de ses tableaux sont visibles sur le site Internet qui consacré au peintre (www.ibandiaye.com).

"Il avait un magnifique crayon qui, à 15 ans déjà, reproduisait les Iba Ndiaye - le peintre et son modeleaffiches de cinéma, avant d’aller à l’Ecole des beaux arts", note-t-il. "Ses tableaux, a-t-il poursuivi, révèlent des facettes multiples de l’observateur d’un monde africain et occidental vécu avec ses réalités de tous les jours, mais également les facettes d’un visionnaire". Partant du présent, il se projetait sur l’avenir de l’Afrique, relève encore le poète.

Le peintre avait un regard particulier sur ce continent et sur ses traditions que ses œuvres tentent de restituer, a-t-il dit. Il avait des séries de tableaux sur les "khamb" (autels de sacrifice rituel), la Tabaski, les femmes, l’Afrique indépendante, entre autres.

Au plan humain, le directeur des Arts a qualifié Iba Ndiaye de "grand humaniste qui avait le même rapport avec l’art qu’avec les hommes". "Il était pétri de grandes qualités humaines et de générosité. C’était une très forte personnalité".

Doté d’une grande intelligence, il avait fait des études d’architecture et a été un moment sculpteur, avant d’opter pour la peinture, rapporte Abdoulaye Racine Senghor.

Le plus grand legs qu’il a laissé aux générations actuelles reste son ardeur et sa rigueur dans le travail, ainsi que son souci d’être créatif, soutient M. Senghor, pour qui "le défi à relever c’est de poursuivre son Å“uvre et d’aller plus loin que lui".

Il a laissé beaucoup d’élèves qui font que son enseignement perpétue son œuvre et les peintres actuels lui doivent beaucoup, conclut-il.

ADI/ADC


visiter le site d’Iba Ndiaye : www.ibandiaye.com


Iba Ndiaye - bigband




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