le magazine du Sénégal dans le monde

Tambacounda : des associations marchent contre la privatisation du parc Niokolo Koba

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : samedi 14 février 2009
Tambacounda, 8 fév (APS) - Treize associations regroupées au sein d’un collectif ont marché dimanche à Tambacounda (est) contre la privatisation du Parc Niokolo Koba et pour une réhabilitation de cette réserve animalière et florale de 913.000 hectares.
Partie de l’ancienne gare routière, au quartier Médina Coura, la marche du Collectif des associations de Tambacounda pour la réhabilitation du Parc national Niokolo Koba (CATR/PNNK) s’est terminée devant la gouvernance où un mémorandum de 22 points a été remis à l’adjoint administratif du gouverneur, Ahmadou Bamba Koné.

Lors de la session budgétaire, le ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature, des Bassins de rétention et des Lacs artificiels, avait annoncé la privatisation des parcs nationaux, précisant que l’expérience démarrera avec le parc Niokolo Koba.

Sur une large banderole exhibée par les marcheurs, l’on pouvait lire : "la jeunesse réclame une réhabilitation complète et immédiate du Parc Niokolo Koba’’. Sur des pancartes, étaient inscrits entre autres messages :" oui pour une gestion concertée’’, "étude d’impact environnemental sur le projet des chemins de fer Kédougou Dakar’", "durcissement de la réglementation sur le braconnage’’.

"Nous nous investirons entièrement pour sa (le parc Niokolo Koba) réhabilitation et pour qu’il sorte de la liste des patrimoines en péril où il est inscrit depuis le 26 juin 2007", a lancé Mamadou Diallo, vice-président de l’Union des jeunes pour le développement durable de Tamba ( UJDT ) et membre du collectif.

Depuis une conférence qu’elle avait organisée en 2007 à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, l’UJDT a pris la décision de s’engager pour la réhabilitation de ce sanctuaire, a indiqué M. Diallo. Selon lui, cette marche pacifique est un "premier acte’’ dans leur campagne pour sauver le Niokolo Koba.

Une caravane est prévue en avril prochain et partira de Dakar jusqu’au parc où sera installé un camp de vacance pour sensibiliser les populations des 9 communautés rurales environnantes et les amener à s’engager pour la protection du Niokolo Koba, a annoncé Mamadou Diallo.

"Le parc est non seulement une fierté, mais un atout de développement économique’’ de la région, a déclaré, pour sa part le président de l’association ’’Les Amis de la nature’’, Mady Ndiaye.

M. Ndiaye qui parlait aussi au nom de la communauté rurale de Dialacoto, située dans les environs du Niokolo Koba, a relevé que beaucoup d’emplois tournant notamment autour du guidage et de l’hôtellerie, sont créés, du fait de l’attraction touristique que constitue le parc.

Niokolo KobaAvec une superficie de 913 000 hectares, le Parc national Niokolo koba "sert de refuge à une faune variée composée d’espèces animales, 330 espèces d’oiseaux, 80 espèces de mammifères, 20 espèces d’amphibiens, 36 espèces de reptiles, 60 espèces de poissons et une importante flore avec près de 1500 espèces de plantes vasculaires servant également aux études scientifiques et à la conservation de certaines espèces de plantes rares ou menacées de disparition’’, a-t-il souligné.

Le 20 octobre dernier des correspondances ont adressées au Sénat et à l’Assemblée nationale, avec ampliation au ministère de la Protection de la Nature, mais sans suite, a-t-il dit, avant d’énumérer les 22 points du mémorandum qui a été remis à l’adjoint administratif du gouverneur.

" La cessation de toute forme de négociation allant dans le sens de privatiser ce patrimoine", l’organisation d’un téléthon pour sa réhabilitation, la réalisation d’une étude d’impact environnemental du projet de barrage de Samba Ngalou, l’arrêt du transfert des espèces vers d’autres horizons, figurent en bonne place dans le mémorandum du collectif qui, a noté M. Diallo, sera pérennisé pour agir dans toutes les actions de développement.

A ces préoccupations, s’ajoutent la pérennisation des 800 Km de piste qui sillonnent le Niokolo Koba, ainsi que la réalisation de mares et bassins de rétention dans ses alentours. La privatisation doit être un "dernier recours’’, a dit M. Diallo en marge de la manifestation. Le gouvernement, a-t-il dit, doit d’abord réhabiliter le parc.

"Ce qui est valable au Kenya peut ne pas être valable à Tamba, au Sénégal’’, a pour sa part relevé dans les mêmes circonstances, Mady Ndiaye, en allusion à l’un des arguments avancés par le ministre Djibo Kâ.

Djibo Kâ avait fait allusion à des expériences réussies de privatisation de parcs nationaux au Kenya et en Afrique du Sud, en annonçant que le gouvernement a pris la même option pour le Niokolo Koba.

Le président de l’association ’’ Les Amis de la nature ’’ s’est aussi inquiété de la part qui sera réservée aux populations locales au cas où ce parc était privatisé. Il a attiré l’attention sur le fait que cette réserve est devenue un "parc frontalier’’ depuis 1997, à travers le projet Niokolo-Badiar lancé avec la Guinée Bissau.

"Je vous ai écoutés et j’ai pris bonne note de vos doléances que je vais transmettre aux plus hautes autorités de ce pays’’, leur a répondu l’adjoint administratif au gouverneur qui a salué la "démarche citoyenne’’ des initiateurs de la manifestation.

Prévue dans un premier temps en décembre dernier, la marche a été ensuite reportée du fait des évènements de Kédougou, a relevé par ailleurs M. Diallo.

ADI/BK


lire aussi sur www.tambacounda.info : Marche à Tambacounda : Les populations laissent éclater leur colère pour la réhabilitation du Parc, par Ousseynou Diallo





Lettre d'info

Recevez 2 fois par mois
dans votre boîte email les
nouveautés de SENEMAG




© 2008 Sénémag      Haut de page     Accueil du site    Plan du site    admin    Site réalisé avec SPIP      contact      version texte       syndiquer