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UTILISATION DES PESTICIDES : Le Sénégal sur la voie de combler le vide juridique

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : jeudi 18 décembre 2008
Des experts réfléchissent sur les voies et moyens d’améliorer le cadre juridique et institutionnel sur la gestion des pesticides, qui ont des conséquences néfastes sur l’environnement. Tel est l’objectif de l’atelier ouvert hier à Dakar et portant sur la réglementation des pesticides au Sénégal.

source : www.lesoleil.sn

« La problématique de l’utilisation des pesticides est d’une brûlante actualité dans ce contexte de crise alimentaire et où l’intensification de l’agriculture doit s’accompagner avec l’utilisation des pesticides, qui ne sont pas souvent bien appliqués ».

Ces propos du directeur général de l’Institut sénégalais de recherches agricoles ( Isra ) lors de l’atelier ouvert hier à Dakar posent la nécessité de l’utilisation de ces intrants, en respectant avec rigueur toutes les conventions et les réglementations internationales.

Selon une étude menée en 2000, l’agriculture sénégalaise utilise annuellement en moyenne 1.298 tonnes de pesticides solides et 1.336.560 litres de pesticides liquides. A en croire le président de la sous-commission des pesticides, le Dr Demba Farba Mbaye, sur les 10 pesticides qui présentent des menaces pour la reproduction et le développement, 3 sont utilisés et parmi les 10 premiers pesticides de première catégorie d’empoisonnement systématique 5 sont en cours d’usage au Sénégal. S’agissant des pesticides les plus cancérigènes, 7 sur 10 sont utilisés au Sénégal. On peut ajouter sur cette liste non-exhaustive, les pesticides obsolètes et les polluants des aires de stockage.

« Ces pesticides périmés, ces résidus chimiques devenus dangereux pour le monde agricole, qu’ils étaient censés aider, affectent non seulement l’environnement et l’agriculture du pays, mais aussi la santé de sa population et son développement », souligne le Dr Demba Farba Mbaye.

Peu de pays en voie de développement ont les moyens de récupérer les terres affectées et réduire l’impact sur l’environnement de la mauvaise utilisation des pesticides. Selon la Fao, le coût de réparation varie entre 3.000 et 4.500 dollars par tonne de pesticides utilisée.

La parade à toutes ces conséquences, c’est l’adoption par les Etats de systèmes de régulation de l’utilisation de ces pesticides. «  La Fao, suite à une requête officielle du gouvernement du Sénégal, a accepté d’accompagner ce processus de révision de la réglementation des pesticides. L’institution a voulu encourager et soutenir les acteurs du secteur à s’accorder sur des règles claires, simples et précises et établir des mécanismes opérationnels », indique Ernest Dione, le représentant de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao).

Le représentant du ministre de l’Environnement et de la Protection de la nature, Cheikh Guèye, plaide pour le renforcement du contrôle de la circulation des pesticides proscrits par les conventions internationales.

« Les premiers boucliers contre l’utilisation non-rationnelle des pesticides sont : le contrôle des importations et des exportations, l’échange d’information et le processus national de prise de décision applicable à l’importation et à l’exportation des produits inscrits à l’annexe III de la Convention de Rotterdam et la restriction de l’utilisation de certains produits chimiques et pesticides très toxiques, qui ne sont pas homologués par le Comité sahélien des pesticides ( Csp) », préconise Cheikh Guèye.

Idrissa SANE




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