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Amadou Lamine Sall : ’ La prochaine Biennale devrait rendre hommage à Amadou Guèye Ngom’

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : jeudi 21 janvier 2010
Dakar, 20 jan 2010 (APS) - La prochaine édition de la Biennale de l’art africain contemporain, prévue en mai prochain à Dakar, devrait rendre hommage au défunt écrivain et critique d’art sénégalais Amadou Guèye Ngom, ’un grand et lucide penseur de notre temps’, estime le poète Amadou Lamine Sall.

Présenté comme un critique social et d’art, Amadou Guèye Ngom est décédé lundi dernier aux Etats-Unis où il vivait avec sa famille depuis quelques décennies. Il avait eu un malaise dans l’avion qui le ramenait en Floride, alors qu’il venait de rentrer après un séjour annuel au Sénégal.

’’Comme tout vrai intellectuel, Amadou était quelque part un conquérant de l’impossible. Il savait être rude et sec, mais ce fut un homme plein d’humanité. Il était un guerrier qui savait être à la fois farouche et fragile. Il n’était pas fatal. Il savait se révéler touchant, émouvant (…)’’, écrit Amadou Lamine Sall dans un texte-hommage au défunt critique d’art.

’’Le Sénégal et l’Afrique ont perdu l’un de leur meilleur critique d’art. La prochaine Biennale de l’Art Africain Contemporain en mai à Dakar, devrait lui rendre hommage’’, suggère le président de la Maison africaine de la poésie internationale (MAPI).

’’Nous l’aimions tous. Nous le respections plus encore pour ce qu’il était, pour ce qu’il représentait comme rare îlot d’honneur, de refus, d’érudition. Amadou était fascinant. Il parlait de tout avec une connaissance, une finesse, une classe, une hauteur qui laissent pantois’’, note M. Sall.

’’Très tard dans l’âge il avait fait le pari de lire le Coran dans le texte. Il y avait réussi. Un autre pari l’avait habité : écrire et lire le japonais. Il y avait réussi’’, renseigne-t-il, ajoutant : ’’Aucun siècle ne lui était inconnu. Il était effrayant dans sa maîtrise de tous les espaces et de toutes les disciplines de l’esprit’’.

’’Depuis le Royaume des Francs au 5ème siècle en passant par l’Egypte, les Aborigènes, les Mongols jusqu’à l’Amérique d’Obama, rien ne lui était inconnu. Il (Amadou Guèye Ngom, NDLR) possédait tout de ce qui rend un homme apte à parler de ce qu’il sait, connaît, aime, surtout quand il s’agit de culture’’, selon le président de la MAPI.

Pour lui, le défunt critique d’art ’’tirait son droit d’être désagréable s’il le fallait, de ce qu’il était solidement informé, averti, cultivé, sans compromission avec les ignorants’’.

’’Amadou Guèye Ngom était un intellectuel et non un diplômé. Pour un intellectuel le moi est haïssable ! Il n’aimait pas les discours de pastèque avec 95% d’eau. Dans son tableau de chasse, il n’y avait que des lions. Amadou mérite de la patrie. La révolte devenait légitime pour lui dés lors que l’on violait la loi’’, poursuit-il.

’’Amadou, relève Sall, n’avait pas choisi le camp de l’argent et de l’abaissement, mais celui de l’esprit, de la dignité avec ce verbe incandescent et aiguisé dont lui seul avait le secret et qui servait toujours le plus grand nombre. Il avait remis en usage le bon français. Il maîtrisait nos langues nationales à nul autre pareil’’.

’’Avec Iba Ndiaye Diadji, nous perdons un Grand Monsieur, un grave et lucide penseur de notre temps’’, conclut le président de la Maison africaine de la poésie internationale (MAPI).




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