Horizon électoral en Afrique de l’Ouest entre 2011 et 2012 : Le Liberia, le Nigeria et la Sierra Leone vers des scrutins aux issues incertainesLa période 2011-2012 est très riche en élections présidentielles, en Afrique de l’Ouest. Il s’agit, entre autres, du Liberia, du Nigeria, de la Sierra Leone, dont les scrutins prévus entre 2011 et 2012, risquent de nous réserver des issues chaotiques.
Au moment où la Côte d’Ivoire vit une situation incertaine avec un schéma politique inédit de deux présidents, deux gouvernements, d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest s’apprêtent à s’engouffrer dans des élections. Cela, avec des dangers majeurs qui risquent de renforcer l’instabilité régionale. source : www.walf.sn - décembre 2010 La période 2011-2012 étant celle où se tiendront plusieurs élections présidentielles. Mais, le fait particulier est que ces scrutins sont prévus, pour la plupart, dans des pays à démocratie fragile et qui viennent juste de sortir de longues périodes d’instabilité, marquées par des guerres civiles. Ellen Johnson Sirlef a pris goût au pouvoir La porosité des frontières risque d’élargir les foyers de tensions dans la région. Ayant subi des guerres civiles, en 1989 et en 2003, le Liberia se manifeste surtout par sa grande fragilité interne, portant toujours les stigmates de guerres civiles aux effets profonds. Elue en 2005, la présidente Ellen Johnson Sirlef risque de favoriser un bras de fer politique pour le scrutin prévu en fin 2011. En effet, ayant toujours montré sa volonté de ne pas briguer un autre mandat, elle semble avoir pris goût au pouvoir. L’actuelle présidente libérienne affiche déjà, ses ambitions à faire partie de la course présidentielle de l’année prochaine. Cela, contrairement à ses discours de campagne électorale de 2005. En tout cas, ce revirement ‘moral’, semble déjà alimenter une crise pré-électorale sans précédent. D’ailleurs, une commission nationale mise en place aurait même réclamé des sanctions à son endroit, avec ‘une inéligibilité pendant 30 ans’. Au mois d’octobre dernier, George Weah, le leader du Congrès pour le changement démocratique ( Cdc ), a signé à Accra, les termes d’un accord pour une coalition, avec l’opposant Charles Brumskine du parti de la liberté. Des irrégularités ayant été notées lors du scrutin de 2005, il est évident que, cette fois-ci, l’opposition ne se laissera pas faire. Surtout dans un pays marqué par la pauvreté et le chômage accru des jeunes majoritairement fidèles à leur star du ballon rond, Georges Weah. Sans compter la candidature annoncée de l’ancien chef rebelle, Prince Johnson. Mais c’est surtout la présence attestée de mercenaires libériens armés, en Côte d’Ivoire qui doit faire craindre pour un enlisement régional. L’autre scrutin sensible, en Afrique de l’Ouest, aura lieu au Nigeria, en avril 2011. Ce géant régional fera ainsi face, à un cas d’école inédit. Un test capital qui mettra à l’épreuve la fameuse loi abstraite du ‘zooming system’, au sein du parti démocratique du peuple, au pouvoir. Cette règle non écrite voudrait que l’alternance entre le nord musulman et le sud chrétien, soit appliquée, au sein de ce parti, à l’issue de deux mandats. Mais, aujourd’hui, tout semble être compromis par le décès du musulman, Umaru Yar’Adua, en mai dernier, et son remplacement inattendu par son vice-président, le chrétien Goodluck Jonathan. Cela, alors qu’il n’a même pas eu le temps de finir son premier mandat. Son successeur Goodluck Jonathan qui affiche toutes ses ambitions de briguer un autre mandat bouleverse les plans de ceux qui pensaient que c’est un autre musulman qui doit continuer les deux mandats du défunt Yar’Adua. Un débat tacite autour du profil du prochain candidat du Parti démocratique du peuple qui risque de se manifester à la veille des élections. Pourtant, l’arrivée de Yar’Adua marquait une passation historique du pouvoir d’un civil à un autre avec le président Obasanjo. Autant de risques qui accompagnent ces scrutins prévus d’ici 2012 dans ces pays de l’espace régional. Même si, le Sénégal, traditionnelle vitrine de la démocratie africaine, fait également face à un débat inédit autour la recevabilité de la candidature du président Abdoulaye Wade. Abdoul Aziz AGNE |
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