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Retour vers Doumaale : Issa Mbaye Diary Sow explique la vie nomade

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : dimanche 13 février 2011
Sow (Issa)   VIDEO  
Il n’est plus à présenter au public sénégalais. Issa Mbaye Diary Sow, instrumentiste peul, joueur de « riti », membre fondateur de l’orchestre national du Sénégal, émigré en Belgique depuis une dizaine d’années, a opéré un mouvement symbolique de « retour » à la mère patrie après s’être expatrié. Au fait, il a fait « un retour vers Doumaalé », comme un nomade qui rentre au début de l’hivernage après une longue période de divagation, en venant célébrer récemment son anniversaire au Sénégal.

source : www.sudonline.sn - 02/02/2011

Pour les besoins de son anniversaire célébré récemment à Dakar, le maître instrumentiste peul, spécialiste du « riti », Issa Mbaye Diary Sow a opéré un mouvement retour vers sa mère patrie qu’il a quitté il y a dix ans. C’est le fameux retour vers « Doumaalé », le mouvement nomade qui s’opère au début de l’hivernage pour retourner vers sa base originelle. C’est d’ailleurs le titre de son album sorti en Europe depuis deux ans déjà qui nous plonge au cÅ“ur même de la vie nomade.

«  Au paravent, le berger peul n’avait pas de domicile fixe, il était nomade. Son véritable domicile se trouvait où il y avait des pâturages, là où les bêtes pouvaient trouver à manger. Le berger élit domicile ici, demain il va ailleurs. Il est habitant de nulle part. C’était notre vie, parce qu’en Afrique sub-saharienne, nous n’avons que trois mois de pluies, les neuf autres constituent la sécheresse », nous explique-t-il dans un entretien.

« Les bêtes doivent manger pour survivre. C’est pour cette raison que nous les suivons à la quête d’eau et de pâturage. Alors, partout où l’on puisse aller, il nous faudra dès le début de l’hivernage opérer un « retour ». C’est ce que nous appelons aller vers « Doumaalé ». C’est le nom de mon album « Doumaalé » qui signifie la domiciliation pendant la saison de la pluie », renchérit-il. Avant de poursuivre : « Après la saison sèche, quand commence l’hivernage avec les herbes qui poussent, les bergers sont contents d’opérer ce retour avec leurs troupeaux en prenant tout avec eux. Les coqs, les poules, tous les ustensiles sont accrochés sur les dos des ânes. Il n’y avait même pas encore de charrettes à l’époque ».

Issa Mbaye Diary Sow, aujourd’hui âgé de 63 ans se rappelle qu’ils étaient contents d’aller se rencontrer à « Doumaalé » avec d’autres bergers qui avaient émigré ailleurs. « Quand on se rencontrait la nuit au clair de lune, près du feu, on jouait nos « riti » en dansant, en racontant des histoires de nos séjours à la recherche de pâturage. Voilà comment est né le « riti », instrument culturel peul », nous apprend-il pour avoir vécu l’expérience. Avec sa riche carrière entamée à l’âge de 18 ans à son village natal de Talbakhlé dans l’arrondissement de Rao, département de Dagana, Issa Mbaye Diary Sow, adepte de la musique nomade nous explique la vertu du « riti », son instrument fétiche.

« Le « riti » vient des vaches, des moutons ou des chèvres. On ne le faisait pas pour chercher de l’argent. Il servait de distraction au berger durant ses heures perdues. Quand on est accompagné de ses bêtes à la recherche de pâturage, on le sort pour le jouer dès qu’elles sont rassasiées et bien abreuvées aux sources des marigots ou des fleuves. Cela fait la fierté du berger qui chante ses bêtes. Le « riti » est né de cette manière et cela faisait réellement plaisir », dit-il. La première édition de son anniversaire a eu lieu le 25 décembre 2009 au Cices.

Chérif FAYE


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