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Achille Mbembe plaide pour l’érection d’un parti multiracial à la place de l’ANC

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : jeudi 25 septembre 2008
Dakar, 25 sept (APS) - L’avenir démocratique de l’Afrique du Sud passe nécessairement par une reconstitution de l’opposition autour d’un parti majeur, véritable coalition multiethnique et multiraciale capable d’assurer l’alternance, estime le chercheur camerounais, Achille Mbembe dans une tribune publiée jeudi par le quotidien privé dakarois Sud Quotidien.

Réagissant sur la situation politique sud-africaine avec la démission du président Thabo Mbecki, il soutient que "l’hégémonie exercée par l’ANC (Africain national congress, parti au pouvoir) sur la vie politique et institutionnelle du pays, voire sur l’État lui-même, loin d’être une source de stabilité, est une menace potentielle pour la démocratie et l’avenir de l’État de droit".

Professeur d’histoire et de sciences politiques à l’université de du Witwatersrand, il souligne qu’un "équilibre plus sain entre le parti au pouvoir et les forces d’opposition est désormais un impératif".

"Ce rééquilibrage, poursuit-il, passe entre autres par une véritable déracialisation de la vie politique sud-africaine et une repolitisation de la société après les années de démobilisation".

Directeur de recherche au Witwatersrand Institute for Social and Economic Research ( WISER ) à Johannesburg, il ajoute au sujet de ce rééquilibrage qu’il passe "par le renforcement des autorités, agences et institutions indépendantes chargées de consolider l’État de droit".

A ceci s’ajoute "l’indispensable réforme du code électoral", dit-il expliquant que "le chef d’État est un simple fonctionnaire du parti".

"N’étant pas élu directement par le peuple, il peut être révoqué par les représentants du parti. Il en est de même des parlementaires – bureaucrates à la solde du parti, et qui ne sont comptables devant aucune circonscription précise, encore moins responsables devant l’électorat dans son ensemble", a-t-il indiqué.

Selon l’universitaire camerounais, "la crise en cours montre que le compromis de 1994 a atteint ses limites".

"Il faudrait, sans tarder, négocier un nouveau pacte qui passe par l’approfondissement de la démocratie et une mutualisation des intérêts économiques des différentes couches sociales et raciales – sans quoi il faut s’attendre à une implosion dont les conséquences pour l’avenir du Continent seraient très graves", avertit-il.

SD/AD




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