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LUTTE CONTRE LA CORRUPTION Le mouvement ’hip hop’ s’implique

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : mercredi 17 décembre 2008
Une compilation dénommée ’Sakré Corruption’ a été lancée hier mardi 16 décembre, au cours d’une conférence de presse, au ’Just 4U’. Ce produit, est une dénonciation de la corruption sous toutes ses formes et dans tous les secteurs. En plus d’un collectif et de ’ Daara J family’, ’Keur gui’, ’Makan J’, Pato, ’Fuk n kuk & crazy cool’, Seven 7, Don Zap ’Escadron 113 et ’Syndikat 21’ y ont participé.

Ce face à face avec la presse a été l’occasion pour les représentants de ces différents groupes d’affirmer que cette compilation vise à « sensibiliser sur le fléau qu’est la corruption ». Selon Fada Freddy « la corruption est le suspect n°1 dans la situation de pauvreté que vivent les populations. Les riches sont de plus en plus riches alors que les pauvres sont oubliés parce qu’ils n’ont pas de dessous de tables à donner pour bénéficier des mêmes services » dénonce-t-il. C’est pourquoi, à travers ce produit, les rappeurs prennent « un engagement ferme » de combattre le phénomène. Cela suppose une union des forces pour porter le message encore plus loin.

Ndongo J pour sa part a montré que « les artistes du mouvement « hip hop » sont le dernier jalon, le dernier pied » dans la lutte contre la corruption. «  Il y a des gens qui sont avec le peuple, les artistes font partie de ces derniers. Le rap est la seule musique qui véhicule un message de vérité. On ne laissera pas les vieillards se jouer de l’avenir de la jeunesse qui est la relève de demain » martèle-t-il. C’est ainsi qu’il invite les jeunes à révolutionner les choses. « Mais tant qu’il n’y a pas de rupture, il n’y aura pas de révolution. D’où la nécessité d’une sensibilisation de proximité » conseille-t-il.

Quatre titre de la compilation qui en compte douze ont été présentés à la presse. Parmi eux «  Méaculpa  », «  Cokoto  » («  guiro  »), et «  Sabodola  ».

Selon Seven 7, dans «  Méaculpa  », l’artiste se met dans la peau d’un président qui a fait du tort à son peuple. C’est pourquoi il « demande pardon ». Quant au titre «  Cokoto  » qui est synonyme de partage (de butin), il a vu la participation d’un nombre important de rappeurs. Il fait allusion aux milliards à la mode aujourd’hui, aux scandales à répétition, aux dépassements budgétaires, aux grands travaux et détournement des populations de la réalité explique Ndongo J.

Dans le titre «  Sabodola  », c’est éthique des autorités qui est mis en question dans l’octroi de marchés. « Pourquoi l’Afrique reste-t-il pauvre alors qu’elle dispose de toutes sortes de ressources naturelles (or, diamant, fer, etc.) ? » s’interroge F. Freddy qui justifie ce choix par les dégâts causés par les sociétés aurifères. Du fait des dynamites utilisées, sans prévenir les populations, beaucoup de familles voient les toits de leurs maisons s’effondrer. S’y ajoute le fait que des champs, sources de revenu des populations sont confisqués sans indemnisation digne de ce nom, l’accès difficile, les femmes enceintes obligées d’aller jusqu’à Kédougou pour donner vie. De même, à Kirène où est implanté une unité industrielle d’exploitation d’eaux minérales, des enfants de 5 à 6 ans font des kilomètres pour se procurer du liquide précieux faute de puits explique-t-il.

Des concerts seront organisés sur l’avenue Centenaire le 23 décembre et à Guédiawaye le 25 du même mois et dans les régions intérieures pour mieux conscientiser les populations sur la corruption. La lutte ne fait que commencer par le Sénégal ; elle va s’élargir aux autres Etats prochainement soutiennent les promoteurs du projet.

SUD QUOTIDIEN


lire aussi sur www.mkasse.com (octobre 2011) : « Y’en a marre » ou les défis d’une génération galère, par Professeur Moustapha KASSE





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