Wasis Diop sort un nouvel albumLe musicien sénégalais Wasis Diop sort un nouvel album et fait renaître les
esprits des nuits de son enfance.
Wasis Diop réveille avec un certain modernisme dans "Judu Bék" (Think Zik/Pias), son nouveau disque, les chants mystérieux et les esprits des nuits de son enfance à Dakar, tout en portant un regard plein d’ironie mais bienveillant sur les maux de nos sociétés contemporaines. Avant-garde "Les chants que j’écoutais petit étaient très aériens, surtout les chants d’hommes qu’on entendait la nuit, qui m’ont fasciné", raconte cet homme de 56 ans originaire de Colobane, un quartier à Dakar enfoui aujourd’hui sous l’urbanisation frénétique, derrière une autoroute. "Quand je sortais, je me perdais". "L’endroit où on est né fait partie de notre identité et détermine tout ce qu’on deviendra", poursuit-il. "C’est une base essentielle, le premier air que l’on a respiré, les bruits du quotidien, la première lumière qui a traversé nos yeux, constituent vraiment notre identité profonde." Enfance Ainsi aborde-t-il dans son dernier disque, éloge de la lenteur aux atmosphères cotonneuses, divers sujets : une femme de Bamako qui "joue au jeu à 1.000 francs pour nourrir ses enfants et ses parents" ; la mémoire de Djibril, le frère disparu et aimé ; le cheminement d’une "automobile mobile qui rame comme un crocodile, prisonnier dans une file" dans une chanson sur les villes paralysées par les embouteillages ; Kus, un nain mythologique la tête enfouie sous une calebasse qui apporte la fortune si on le croise. Humour Wasis Diop interprète avec majesté ses compositions, mais peut aussi adapter une chanson du Canadien Leonard Cohen ou des Américains Talking Heads. Sur "Judu Bék", sa voix douce se fond dans un subtil environnement sonore, où les guitares font écho aux percussions, où les claviers apportent une touche country. Opéra du Sahel |
Lettre d'info |