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INONDATIONS- SECURITE : Des éléments du GMI montent la garde devant des mairies qui tentent de faire face à la situation

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : dimanche 7 septembre 2008
Dakar, 7 sept (APS) - L’Etat a pris les devants en assurant la protection des maires des communes d’arrondissement de Dakar contre les révoltes de populations victimes d’inondations consécutives aux fortes pluies de ces derniers temps, ont constaté des reporters de l’APS.

Les personnes convaincues de tels agissements répondront de leurs actes devant la loi, a récemment prévenu le ministre de l’Intérieur Cheikh Tidiane Sy lors d’une réunion de concertations sur les inondations.

Illustration de ces communes d’arrondissement sous surveillance policière : Guinaw Rail nord et Pikine nord, toutes deux dans le giron de la ville de Pikine.

Ce vendredi, la devanture de la mairie de Guinaw Rail nord porte encore les traces de la vendetta de ces administrés mécontents des sinistres causés par les inondations. Jeudi matin, une "quarantaine" d’individus, selon un membre de la Commission inondation de la mairie, s’en sont pris aux locaux en y jetant des pierres. Conséquence : des vitres brisées qui continuent de joncher le sol. Et depuis lors, deux éléments de GMI montent la garde à l’entrée des lieux.

Guinaw Rail nord a vraiment fait les frais de la furie dévastatrice des eaux de pluies. Des maisons inondées, des ruelles impraticables. Se sentant abandonnées, les populations ont alors préféré crier leur ras-le bol devant leur maire. "’Normal’", réagit le secrétaire général de la mairie de la ville de Pikine, Djibril Diallo. Pour lui, "le maire, c’est le premier interlocuteur de ces populations. C’est vers lui qu’elles se tournent d’abord en cas de besoin".

Mais à Guinaw Rail nord, l’on voit derrière cette opération de casse la "main d’une tendance politique". "C’est un groupe de personnes manipulées pour opérer ces casses. Nous le déplorons. Ils n’ont aucune raison de le faire. Nous sommes surpris à plus d’un titre par cette manifestation, car la mairie est ouverte à tout le monde", clame le maire Mamadou Bâ.

"Installé dans des bas-fonds, tout le quartier (de Guinaw Rail nord) est inondé" explique M. Bâ, tout en soulignant que la mairie s’est organisée pour faire face à la situation : achat de matériel d’assainissement, de bottes, de carburant.

Le ministre des Sénégalais de l’Extérieur, du Tourisme et de l’Artisanat, Aminata Lô Dieng, originaire du quartier, s’est jointe à l’opération en donnant 10 motopompes installées à plusieurs endroits de la commune d’arrondissement, selon toujours le maire. "Nous avons créé une commission inondation (qui) est en contact permanent avec les populations", ajoute Mamadou Bâ.

A la marie d’arrondissement de Pikine nord, deux éléments de GMI montent également la garde et accompagnent le maire dans ses déplacements, même si celui-ci soutient "n’en avoir pas besoin". "J’en ai pas besoin. Mais il vaut mieux prévenir que guérir. Il ne faut pas rejeter (cette offre de protection)", ajoute t-il.

Chapeau noir sur la tête, El Hadj Amadou Diarra, avec ses airs de salsero, défend que sa commune ne souffre pas trop des inondations. Pour cause : "j’ai trois ruelles et deux écoles inondées’’, balance le député de Pikine. Sa maison est située sur l’une des trois ruelles sous les eaux, tient-il à préciser. Quelle que soit l’ampleur de la situation, les eaux stagnant dans l’une des écoles ont fait déjà un mort.

Un enfant de huit ans est mort noyé dans les eaux de pluie qui ont envahi l’école Elimane Ndiaye de Pikine nord. Le drame est survenu vendredi matin, quand le jeune Abdou Lahad Lèye, tentant d’escalader le mur de l’école pour aller se baigner dans la cour de l’établissement transformée en étang, a fait une chute mortelle dans l’eau.

Pikine nord "s’organise’’ tout de même pour faire face au problème des inondations, selon son maire qui souligne que deux camions pompeurs font la ronde pour évacuer les eaux. Pour lui, les maires doivent "communiquer’’ avec les populations, leur dire ce qui ‘’est en train d’être fait’’.

Cependant, reconnaît-il, "les mairies n’ont pas de grands moyens’’ et "l’assainissement n’est pas une compétence transférée. Les mairies n’ont aucune compétence en matière d’inondations’’. Il ajoute : "nous pouvons jouer un rôle de relais, d’avocats’’ des populations auprès des autorités compétentes.

Mais en cas de transfert de cette compétence, les mairies pourront-elles aussi l’exercer ? "Non’’, répond Djibril Diallo, secrétaire général de la mairie de Pikine, qui polarise 16 communes d’arrondissements. "L’assainissement est un secteur qui coûte excessivement cher. Les mairies peuvent juste mettre un peu d’ordre’’ avec l’évacuation des eaux de pluies’’, selon lui.

La mairie de Pikine a des "équipes qui descendent sur le terrain et procèdent au pompage et à l’évacuation des eaux de manière quotidienne’’, renseigne Djibril Diallo. Mais, tempère-t-il : "nous sommes dans un contexte d’abondance de pluies, si bien que, quand nous procédons à l’évacuation des eaux aujourd’hui, il pleut le lendemain. Et nous recommençons alors à zéro’’.

Pour Djibril Diallo, "des efforts ont été faits’’ par la mairie qui "’a consacré 30 pour cent de son budget aux opérations de terrassement, de pompage des eaux’’. Cinq grandes motopompes déjà commandées "sont en train d’être livrées’’ et "seront distribuées dans les prochains jours’’, indique le secrétaire général. Il a également énuméré l’achat d’un tracteur, d’une pelle mécanique, de deux camions, d’un chariot élévateur et d’une chargeuse.

Auteur : OID/AKS/AD/BK




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