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Le Sénégal mise sur le tourisme

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : jeudi 4 septembre 2008
tourisme  
Le Sénégal veut faire du tourisme son premier secteur d’activité économique avec 1,5 million d’arrivées dès 2010, révèle Mme Aminata Lo Dieng, ministre des Sénégalais de l’extérieur et du Tourisme. Mme Aminata Lo Dieng, ministre des Sénégalais de l’extérieur et du Tourisme

11-08-2008 - Propos recueillis par Hance Guèye, Dakar - www.lesafriques.com

Les Afriques : Quelle est la place du tourisme dans la Stratégie de croissance accélérée (SCA) du Sénégal ?

Aminata Lo Dieng : La SCA est une vision du chef de l’Etat, soutenue par nos partenaires au développement, qui a pour ambition majeure de porter le taux de croissance à 7 - 8%, en vue de réduire la pauvreté de moitié d’ici à 2015 et de faire du Sénégal un pays émergent. Le tourisme fait partie des secteurs porteurs de croissance sélectionnés dans la grappe « Tourisme, industries culturelles et artisanat d’art », qui permet de repenser le développement des secteurs d’activité suivant une démarche globale et dans le cadre d’un partenariat public-privé se fondant sur une claire répartition des rôles.
Ainsi, le tourisme apporte aux composantes culture et artisanat un marché, une visibilité internationale, la confrontation à une demande étrangère évoluée et exigeante.
Le secteur touristique contribue largement au développement économique du pays par les revenus et les emplois qu’il crée, les investissements réalisés, les apports nets en devises étrangères et la contribution aux ressources de l’Etat. La production totale du tourisme est estimée à 273 milliards de FCFA (416 millions d’euros).
Secteur transversal, il produit ses effets sur les autres branches de l’économie sénégalaise à travers les consommations intermédiaires en produits locaux (services marchands, commerce, énergie, agriculture, alimentation, etc). Les résultats attendus sont de 40 000 emplois créés en 2010, un chiffre d’affaires additionnel de 280 milliards FCFA (426 millions d’euros) en 2010.

LA : Quels sont les principaux atouts touristiques du Sénégal ?

ALD : Le tourisme constitue un des rares secteurs où le Sénégal dispose de réels avantages comparatifs sur le marché international : ensoleillement (température moyenne de 25° C), qualité du littoral et de l’arrière pays, proximité des marchés émetteurs, infrastructures aéroportuaires et hôtelières sous-utilisées, faible décalage horaire avec l’Europe, diversité des sites et des produits potentiels (plages, parcs nationaux, chasse, pêche, tourisme culturel, tourisme d’aventure), stabilité politique, bonne qualité des ressources humaines et légendaire tradition d’hospitalité, symbiose interreligieuse et interculturelle qui favorise un dialogue religieux et culturel fécond, générant une tradition de paix, d’entente, de cordialité et de solidarité, et une forte implication des autorités dans le processus de l’intégration africaine, qui ouvre naturellement au Sénégal les portes de la mondialisation et de la solidarité entre les peuples.

LA : La saisonnalité du tourisme sénégalais reste l’un de ses freins. Comment y remédier ?

ALD : Le tourisme sénégalais a le handicap d’une forte saisonnalité. La période de novembre à mai, qui correspond à l’hiver européen, est assez bien vendue : 35% à 40% de plus de touristes en haute saison qu’en basse saison. Pourtant, il est parfaitement établi que la période qui correspond à l’été sur les marchés occidentaux n’est pas une saison morte. Ainsi, des efforts supplémentaires doivent porter sur cette partie de l’année. L’Italie, l’Espagne et les USA représentent, de ce point de vue, des marchés intéressants d’allongement de la saison touristique. Leurs ressortissants voyagent beaucoup pendant cette période. En outre, le tourisme interne peut être aussi un remède. Les Sénégalais ne connaissent pas bien leur pays. Nous devons les encourager à voyager à l’intérieur du pays.
Dans la Lettre de politique sectorielle de développement du tourisme (LPSDT), la demande intérieure devrait être hissée à 25% de nos flux hôteliers, et les actions pour faire une bonne campagne de promotion touristique ont déjà été élaborées et définies. Enfin, nous devons aussi compter sur la diversification du produit touristique largement dominé par le balnéaire et le tourisme d’affaires. L’écotourisme, le tourisme culturel ou religieux sont aussi des créneaux à exploiter.

« La période de novembre à mai, qui correspond à l’hiver européen, est assez bien vendue : 35% à 40% de plus de touristes qu’en basse saison. »

LA : Quels sont les grands projets à venir du tourisme sénégalais ?

ALD : Les grands projets en perspective développés dans la LPSDT concernent les aménagements touristiques dans les sites prioritaires (le Delta du Saloum, la région de la Grande Côte Nord, la Casamance, la région de Tambacounda). Ces sites devront se positionner dans la découverte du patrimoine, l’écotourisme, la chasse, la pêche, le golf et les loisirs touristiques pour une clientèle haut de gamme. Il s’agira d’accroître l’offre du service touristique : mettre en place les infrastructures de base en cohérence avec le thème d’aménagement de chaque pôle : routes, accès à l’électricité, à l’eau potable, systèmes de santé, de formation, d’appui financier ; développer l’identité de chaque pôle touristique ; encourager les activités de soutien à chaque pôle au bénéfice des populations locales (artisanat, maraîchage, produit d’élevage, pêche, etc) ; les mettre à niveau par des démarches de qualité ; faire appel au secteur privé, en particulier aux spécialistes en développement de sites, pour aménager et commercialiser les sites ; créer un fonds d’investissement en monnaie locale pour appuyer l’investissement dans les pôles touristiques.

LA : Quels objectifs chiffrés fixez-vous au tourisme ?

ALD : L’objectif stratégique majeur est de 1,5 million de touristes à l’horizon 2010 ; 2 millions de touristes à l’horizon 2015. Pour stabiliser les taux d’occupation moyens à 60%, nous programmons la réalisation de dix mille nouveaux lits. En définitive, il s’agira de faire du tourisme le premier secteur économique de notre pays.




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