source : www.lequotidien.sn - 26 mai 2012

Pour la première fois au Sénégal, des personnes vivant avec le Vih-Sida vont marcher à travers les artères de la Capitale. Ce sera le 30 de ce mois à 15 heures précises. Le rond-point de la Radio télévision sénégalaise (Rts) va constituer le point de départ et les marcheurs vont battre le macadam jusqu’à la Place de l’Obélisque. L’objectif étant de lutter contre la stigmatisation et la discrimination dont elles sont victimes. « Des mil­liers de personnes vivant avec le Vih font des kilomètres pour se procurer des anti-rétroviraux alors que tout près de chez elles, des structures en disposent. Mais de peur d’être montrées du doigt, ils préfèrent aller voir ailleurs », déplore Amadou Mousta­pha Dia, président du Réseau national des associations des personnes vivant avec le Vih-Sida, la seule personne visible du réseau. Pour lui, dans cette situation, personne n’y gagne. C’est pourquoi, le réseau a décidé de changer de stratégie.

Jusque-là, les membres usaient des techniques de plaidoyer envers les foyers religieux et les leaders d’opinion. Ceci dans le but de faire comprendre aux Sénégalais que le Vih-Sida est une maladie comme le diabète ou une quelconque autre maladie. Malgré tout, la stigmatisation et la discrimination sont restées intactes. Ce 30 mai, les personnes vivant avec le Vih-Sida vont franchir le pas. Maintenant, indique M. Dia : « Nous voulons descendre dans la rue, parler directement avec le Peuple. Parce que dans cette situation de stigmatisation et de discrimination, on met la personne vivant avec le Vih dans une situation qui ne lui permet pas de s’épanouir. Ce faisant, la population ne se munit pas des dispositions pouvant aider à arrêter la propagation du Sida, parce que les gens vont continuer à gérer leur statut. »

Mais pour autant, le jour de la marche, à part le président du Réseau national des associations des personnes vivant avec le Vih-Sida, les Sé­né­galais ne pourront pas mettre la main sur une personne pour dire qu’un tel vit avec le Vih. La marche va se faire avec la société civile et les autres Pvvih vont se fondre dans la masse. Le comité d’organisation compte d’ailleurs mobiliser 400 personnes issues des organisations de la société civile, des mouvements de jeunesse, de femmes, du secteur privé, des partenaires techniques et financiers. Mais en tout état de cause, cette marche va être un grand pas vers la visibilité. Puisque le président du Réseau des Pvvih en est convaincu : « Si nous ne prenons pas des initiatives, nous n’avancerons jamais dans notre combat. »

Ngoudji DIENG

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