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Ligne de conduite, la neutralité active

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : lundi 30 juin 2008
La ’’neutralité active’’ devrait être la ligne de conduite d’un correspondant étranger qui ainsi évitera surtout de ’’trop entrer dans les passions’’, a indiqué Christophe Champin, correspondant au Sénégal de Radio France internationale, dans un entretien exclusif avec l’Agence de presse sénégalaise.

Dakar, 29 juin (APS) - ’’Je milite pour ce que j’appelle la neutralité active, c’es-à-dire qu’on doit être neutre mais ne pas être ennuyeux aussi, parce qu’il ne faut pas non plus que les gens qui écoutent trouvent ça un peu insipide’’, a notamment affirmé le journaliste français qui doit quitter son poste de correspondant de RFI au Sénégal à la mi-juillet prochain.

Selon M. Champin, en poste à Dakar depuis août 2004, le fait d’être correspondant de RFI dans un pays africain, par exemple, met le journaliste ’’dans une position qui est assez ambiguë’’.

En effet, a-t-il relevé, le Français moyen, par exemple, trouverait ’’bizarre" que pour s’informer à son réveil, il soit obligé d’écouter une radio américaine lui parlant français et qui est ’’très écouté’’ de toutes les stations à sa disposition.

’’Tout cela pour expliquer qu’un correspondant étranger travaillant au Sénégal"ou un journaliste travaillant pour une radio qui émet au Sénégal ’’doit avoir un peu de recul, c’est-à-dire qu’il doit essayer de ne pas entrer trop dans les passions’’, mais donner des informations ’’les plus factuelles possibles, les plus neutres possibles’’.

’’On ne va pas entrer dans les passions, on n’est pas Sénégalais, on est une radio étrangère que les Sénégalais veulent bien laisser émettre au Sénégal, c’est leur choix ils ne sont pas obligés de le faire’’ et donc ’’je pense que c’est important de garder ce recul, de ne pas entrer dans les passions’’, a insisté le journaliste.

Prié de dire si les Sénégalais sont ’’bons clients’’ en terme de facilitation de l’accès à l’information, il a dit : ’’je pense que par rapport à d’autres pays il y a un niveau de la classe politique qui est intéressant. On rencontre des personnalités qui ont une formation, un background, des choses à dire même’’, même si, a-t-il dit, comme partout ailleurs, la sérénité du débat politique laisse quelquefois à désirer.

’’Mais il y a des interlocuteurs quand même d’un bon niveau au Sénégal, c’est vrai. Je ne parle pas seulement de la politique. C’est regrettable parfois d’ailleurs parce qu’au Sénégal, il y a une richesse humaine incroyable, de gens très compétents et ce n’est pas toujours eux d’ailleurs qu’on entend souvent dans les radios’’, a-t-il déclaré.

Selon lui, ’’il faut du temps pour les (gens compétents) découvrir. Parfois il y a des historiens, des intellectuels, des universitaires qui ne cherchent pas à se faire connaître et donc il faut aller les chercher’’ pour les interroger.

’’Mais c’est vrai qu’au Sénégal, a-t-il poursuivi, il y a globalement pour résumer, beaucoup d’interlocuteurs de qualité, il y a aussi des interlocuteurs surprenants, des personnalités qui déroutent’’, notamment chez les hommes politiques.

A la question de savoir ce qui explique le fait que l’actualité sénégalaise soit très présente sur RFI, Christophe Champin a répondu que le fait qu’il y ait autant de médias, de radios au Sénégal et que ’’tout sorte finalement’’ n’est pas étranger à cela.

Mais aussi, il faut compter avec ’’la personnalité de chacun’’, a-t-il expliqué, en parlant des correspondants de RFI. ’’On peut être un accroc de l’actualité’’, s’intéresser au pays dans lequel on évolue, voir des sujets et ’’se dire qu’il faut les faire et que c’est dommage de ne pas les faire’’.

’’Mais je pense aussi (…) que le fait qu’il y ait autant de médias, autant de radios et que tout sorte finalement’’, qu’il il y ait ’’tellement de choses qui sortent dans la presse’’ peut aussi expliquer la grande présence du Sénégal sur RFI.

’’Quand on est journaliste et correspondant dans un pays, on ne peut pas voir tout (...) s’il n’y avait pas d’informations qui sortent’’ et dans ce cas-là, ’’on aura du mal à avoir des idées de sujets. Le fait qu’il y ait autant d’informations qui sortent dans les journaux c’est aussi autant d’alertes pour un correspondant étranger sur des sujets qu’on peut faire’’, a-t-il encore fait valoir.

Mais, d’après Christophe Champin, à côté du ’’dynamisme de la presse et des radios qui fait qu’il y a sans arrêt des idées de sujets qui germent et qu’on peut éventuellement’’ traiter, ’’il y a aussi, quand même, on en revient, cette vie politique un peu frénétique, mais en même temps qui reste toujours dans des limites’’.

BK/CTN



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