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Fin du 13e Sommet de la francophonie : Abdou Diouf reconduit

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : mercredi 27 octobre 2010
Le 13e Sommet de la francophonie s’est achevé dimanche après-midi à Montreux. A son bilan, la signature d’une « Déclaration de Montreux » et le dépôt de neuf résolutions. Cinq nouveaux pays observateurs ont été accueillis au sein de l’OIF.
Ils étaient 70, ils seront désormais 75 : l’Estonie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, la République Dominicaine et les Emirats arabes unis font désormais partie de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF)

source : www.riminfo.net - 24 Octobre 2010

Abdou Diouf, reconduit samedi au poste de Secrétaire général de la Francophonie pour un 3e mandat, a témoigné avec joie de « l’engagement fécond » de la Suisse à travers le Sommet.

Enthousiasme aussi de la part de Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo, pays organisateur du prochain Sommet en 2012, qui après avoir longuement remercié la Suisse pour le Sommet de Montreux, « l’un des plus mémorable de notre organisation », a pris « l’engagement de promouvoir les valeurs de la Francophonie » en terre congolaise.

« Tous Haïtiens »

« Tous les francophones sont actuellement des Haïtiens », a relevé Abdou Diouf. Le pays ravagé par le séisme de janvier et depuis quelques jours confronté au choléra s’est trouvé au centre de l’attention à Montreux.

« Nous voulons aider Haïti à se refonder, a martelé le Secrétaire général. C’est actuellement, sur le plan géographique et géopolitique, la priorité des priorités en Francophonie ».

Rédacteur en chef du quotidien haïtien Le Nouvelliste, Frantz Duval repart satisfait, même s’il déplore que la Francophonie de dispose pas de plus de moyens pour aider son pays.

« Haïti a été à l’honneur, Haïti a été l’objet de plusieurs annonces, note Frantz Duval. Je suis satisfait de la solidarité qui s’est dégagée. Satisfait aussi des perspectives, car la présence de Haïti dans la Francophonie va sans doute se renforcer. »

Durant la conférence de presse finale, Abdou Diouf a bien sûr parlé du français. Une langue qui n’est pas seulement celle de l’art et la culture, mais aussi celle des sciences et des techniques. « Le français peut exprimer tous les aspects du génie humain » et, selon lui, pas contre l’anglais ou toute autre langue, mais dans la diversité.

La langue française

« Pour moi, le plus important dans ce sommet, c’est que c’est la seconde fois seulement après Québec (2008) qu’on a fait le point sur l’état de la langue française dans le monde. Tout ça pourrait mener à une vraie politique au niveau de l’Organisation de la Francophonie pour la promotion de la langue française. Car beaucoup de pays membres ne font pas grand chose actuellement, notamment dans les institutions internationales », explique Christian Rioux, correspondant du journal de Montréal Le Devoir.

Ce routinier des sommets de la Francophonie parle d’un « sommet réussi » mais regrette tout de même la position de « complexée » de la France en raison de son passé colonialiste. Une France qui peine a joindre le geste aux discours, selon lui (écouter audio ’L’attitude de la France’).

Président d’une des quatre commissions de l’Assemblée parlementaire francophone, Didier Berberat relève pour sa part les « débats extrêmement intéressants » sur le développement durable et la question climatique. Le sénateur suisse a constaté les « grosses inquiétudes » des pays du Sud, le Tchad ou les Seychelles en particulier.

« Ces Sommets n’ont pas toujours des résultats concrets immédiats. Mais beaucoup de choses ont été dites et démontrent une véritable prise de conscience » sur la problématique climatique, juge Didier Berberat. Le résultat : « Un front francophone uni » avant la conférence de Cancun, en décembre.

Un avenir nommé Afrique

Abdou Diouf l’a rappelé lors de la conférence de presse finale : l’avenir de la Francophonie dépendra beaucoup de l’Afrique. Raison de plus pour se réjouir des « termes particulièrement brillants » employés la veille par le président français Nicolas Sarkozy pour évoquer le nécessaire renouvellement de la gouvernance mondiale.

Samedi, Nicolas Sarkozy avait notamment posé cette question : « Est-il normal qu’il n’y ait aucun membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU émanant de l’Afrique ? Un milliard d’habitants ! Dans trente ans, deux milliards d’habitants qui n’ont pas de représentation permanente ! C’est un scandale ! »

Le même jour, Doris Leuthard avait demandé à la Francophonie de chercher à influencer des forums comme le G8 ou le G20, notamment sur le dossier de la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU – rappelons que la France en a la présidence cette année.

La place de l’Afrique dans le monde, c’est le point saillant de ce Sommet de Montreux, selon la journaliste camerounaise Denise Epoté, de TV5 Monde : « Le plus important pour moi, c’est cette réaffirmation que la marche du monde ne se fera plus sans l’implication de l’Afrique. Et qu’on ne peut plus parler à sa place. L’engagement de tous ces chefs d’Etat réunis à Montreux laisse augurer que l’Afrique trouvera sa place, notamment à l’ONU… c’est là que son absence est la plus criarde », dit-elle.

Pour 2012, le choix de Kinshasa est controversé. Mais il a l’appui de Frank Salin, rédacteur en chef du magazine online Afrik.com. « Les Africains perçoivent cela de façon très positive, puisqu’un Sommet de cette envergure est toujours une bonne chose pour le continent. Maintenant, nous attendons de voir comment cela sera préparé et croisons les doigts pour que la région des Grands Lacs, d’ici 2012, soit un peu plus calme. »

Mais même si cela n’était pas le cas, cela en vaudra la peine, selon le journaliste : « Ce sera tout de même l’occasion de parler de la paix, puisque la Francophonie met de plus en plus en avant son rôle dans la résolution des conflits, l’accession à la paix, dans le bon déroulement des élections démocratiques et la liberté de la presse ».

Et d’ajouter : « On espère que ces mots ne seront pas vains. Et que, comme on a pu le voir en Guinée, où le responsable de la commission électorale est quelqu’un issu de l’OIF, la Francophonie sera de plus en plus sur des terrains concrets, comme ceux-là, et qu’elle aidera à faire aller le monde… un peu mieux qu’il ne va ».




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