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GALERIES POUR CELEBRER SES 50 ANS DE VIE : Ndary Lo crée en fer la voie du développement africain

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : mardi 17 mai 2011
Pour la célébration de son cinquantième anniversaire, Ndary Lô est à l’honneur au Centre culturel Léopold Sédar Senghor du 10 au 31 mai 2011. L’artiste sculpteur étale son savoir-faire depuis 50 ans. Une collection aussi riche pour la beauté des œuvres, que pour l’importance des messages que Ndary cherche à véhiculer. Dans le jardin du Centre culturel Léopold Sédar Senghor (ex Ccf), une espèce d’homme est allongé sur le ventre. Comme perdu, les deux mains tenant sa tête à hauteur du menton, on dirait quelqu’un qui ne sait plus à quel saint se vouer. Un peu plus loin sous le géant fromager, un autre assis cette fois, se tient également la tête. Ces hommes ne sont pas réels, mais sont plutôt nés de l’imagination de Ndary Lo.

source : www.lequotidien.sn - 14 Mai 2011

L’artiste qui fête son cinquantième anniversaire s’est départi de la plus commune manière et a choisi d’offrir à ses invités une exposition de son Å“uvre. « Cinquante ans de vie, c’est important. Chacun la fête à sa manière et moi j’ai choisi de montrer mon travail. » A l’aide de morceaux de fer, l’artiste a étalé son savoir-faire pour faire passer des messages. A travers ces images, Ndary Lo essaie de matérialiser les situations difficiles que vivent les Africains.

La collection que l’artiste a exposée mardi dernier ne se résume pas seulement à ces deux Å“uvres. De son imagination est aussi née la solution aux problèmes du continent noir. C’est un cumul de fers à cheval soudés qui donne l’image d’un homme marchant à grand pas comme qui irait à la recherche ou la conquête d’un autre monde. L’au­teur de ces Å“uvres d’art veut par là, inviter ses contemporains au mouvement et à l’action pour sortir de leur situation. Cette collection n’est que le prolongement de l’une des premières sculptures que l’artiste avait réalisées. « C’était un hom­me affalé au sol que j’avais appelé lève toi et marche », explique-t-il. Cet homme qui marche cette fois, n’est autre chose qu’un message lancé en direction des Africains pour mettre en pratique leurs belles idées dans la résistance. C’est d’ailleurs ce qui explique l’usage du fer. « Le fer est le matériel qui me touche le plus. C’est une matière que j’adore pour sa résistance. Il est dur, difficile à travailler, n’empêche on peut le tordre, le travailler, le chauffer de sorte à avoir ce que l’on veut. A force de le travailler, au fil des ans je commence à le dompter. » C’est ce côté volontariste qui lui a permis d’aboutir à ces Å“uvres que M. Lo souhaite partager avec ses contemporains.
Toutefois, cette volonté à elle seule ne saurait suffire. C’est ce que semble dire l’artiste dans ces silhouettes en fer. Elle doit s’accompagner de la foi en Dieu. En bon musulman, natif de Tivaouane et disciple de Dabakh (Serigne Abdou Aziz Sy), l’artiste y met une touche de spiritualité. Une particularité qui n’a pas laissé indifférents les nombreux invités. Les premiers visiteurs de l’exposition, ne manquaient pas de pointer du doigt cet homme en fer levant ses deux mains vers le ciel en signe de prière.

Ndary Lô, fait également un clin d’œil à la femme, en offrant au public des sculptures en fer de femmes nues. Ici, l’artiste sort complètement du cadre religieux pour magnifier la beauté de la femme noire. Autre thème qu’il aborde dans son travail, c’est la protection de l’environnement. Toujours avec le fer qu’il manie à perfection, Ndary Lo offre l’image d’un tronc d’arbre sec du fait de la surexploitation qu’en fait l’homme. Au bout, en forme de branche pour rester dans le champ artistique, le sculpteur fait ressortir des têtes et mains humaines tendues vers le ciel, « pour lancer un cri du cÅ“ur en faveur de la protection de l’environnement ».

Cette exposition d’une trentaine d’œuvres sert de gâteaux d’anniversaire offert par Ndary Lo pour ses 50 ans de vie et de carrière. Car c’est dès son enfance, que les prémices de ce qu’il est devenu aujourd’hui se sont manifestées. Etant voisin d’un forgeron, « j’allais dans cette forge pour activer des soufflets et en même temps je m’amusais à faire des objets d’art ». Mais à l’opposé de son initiateur, l’artiste concocte, avec cette matière, des formes humaines. Un ensemble de comportements qui adoptés, feraient naître un nouveau type d’homme comme ceux en gestation dans le ventre de ce kangourou (Å“uvre artistique réalisée avec une brouette), qui n’est rien d’autre qu’une pièce de son Å“uvre.

dsene@lequotidien.sn


visiter le site de Ndary Lo : www.ndary-lo.com

voir aussi sur www.france24.com : Ndary Lo, sculpteur récupérateur





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