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DOUBLE-RECOMPENSE POUR LA DANSEUSE ET CHOREGRAPHE GERMAINE ACOGNY

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : mardi 3 mai 2016
Double-récompense pour la danseuse et chorégraphe Germaine Acogny, avec les hommages du ministère de la Culture et de la Communication, et ceux de l’Association de la presse culturelle du Sénégal (Apcs). La cérémonie a eu lieu lors de la Journée internationale de la Danse célébrée hier, vendredi 29 avril, à la Maison de la Culture Douta Seck ; où le directeur des Arts, Abdoulaye Koundoul, a annoncé la création, à Diamniadio, d’une Ecole nationale des métiers de la Danse.

source : www.sudonline.sn - 30/04/2016

Il n’y avait d’yeux que pour elle, lors de cette Journée internationale de la Danse célébrée hier, vendredi 29 avril, à la Maison de la Culture Douta Seck. A 72 ans, et sans doute aussi près d’une cinquantaine d’années de métier, la danseuse et chorégraphe franco-sénégalaise Germaine Acogny , marraine de ce 29 avril, a comme qui dirait eu droit à tous les honneurs, à la fois distinguée par le ministère de la Culture et de la Communication lui-même, qui lui a offert un vase du céramiste Alpha Sow, décédé il y a une dizaine de jours, et par l’ Association de la presse culturelle du Sénégal (Apcs), qui a fait appel aux services du plasticien Kalidou Kassé, qui lui confectionnera une jolie statuette, une danseuse en métal.

Germaine Acogny, qui se dira très émue, aura surtout une pensée pour ses « aînés » comme elle dit, pour le maître de chœur Julien Jouga, décédé en 2001, et pour le percussionniste Doudou Ndiaye Rose dont on apprenait la disparition le 19 août dernier, sans oublier son époux Helmut Vogt, avec qui elle fondera l’ Ecole des Sables , dont la « première pierre » daterait de 1996.

Cette double-récompense, Germaine Acogny refusera pourtant d’en faire une affaire personnelle, avec l’air de dire que celle-ci profiterait à la danse comme à ses danseurs, surtout les plus jeunes, à qui tout cela devrait « donner de l’espoir » finalement. Mais encore faudrait-il qu’ils ne se contentent pas d’attendre que quelqu’un, quelque part, veuille bien les reconnaître.

Aujourd’hui, dit-elle encore, les jeunes danseurs, au-delà de s’investir physiquement, doivent aussi cultiver le goût de la recherche, autrement dit loin de toute forme de consommation passive. A l’Ecole des Sables de Toubab Dialaw par exemple, le directeur artistique et directeur général de la maison, Patrick Acogny, a pris le parti de n’ouvrir ses portes qu’à des jeunes avec au moins le Bac en poches. Germaine Acogny, qui pense aussi que l’on devrait pouvoir faciliter les tournées et autres séjours à l’étranger, dit encore que la « formation est en train de porter ses fruits », et que ses jeunes collègues font même d’assez jolies choses.

Une Ecole nationale des métiers de la Danse à Diamniadio

En termes de formation toujours, le directeur des Arts, Abdoulaye Koundoul, a d’ailleurs annoncé un projet qui courrait sur deux ans : la création d’une Ecole nationale des métiers de la Danse, là-bas à Diamniadio.

Un établissement qui devrait répondre à certaines demandes, et pour le président de la Fédération des Ballets et Danses fondamentales , Malal Ndiaye, le secteur a besoin de pouvoir former des danseurs, mais aussi des « administrateurs de compagnies », idem pour « les techniciens de lumières, les techniciens de sons, les costumiers, les metteurs en scène, les chorégraphes » etc. Et en ce moment ajoute-t-il, en plus de la formation, les personnes du milieu discutent d’ailleurs avec la direction des Arts, autour d’un programme de soutien à « la création et à la production »…Mais encore faudrait-il que les troupes et autres compagnies de danse arrivent à s’organiser (c’est quasiment le même refrain pour tous les secteurs de la Culture), sous la forme d’ « entreprises culturelles » par exemple, si elles veulent pouvoir bénéficier des subventions de l’Etat, pour parler comme le secrétaire général du ministère de la Culture et de la Communication, Birane Niang.

Quand on sait que la danse est un « métier difficile », pour ne pas dire « précaire », avec souvent des cachets « pas très élevés » ; sans oublier que, ce sont les mots de Malal Ndiaye, les spectacles et autres représentations se font de plus en plus rares.

GERMAINE ACOGNY, DANSEUSE ET CHOREGRAPHE : « La télévision ne nous montre que le côté vulgaire de la danse »

C’est simple. Pour la danseuse et chorégraphe Germaine Acogny, nos chaînes de télévision ne soutiennent pas assez ce qu’elle appelle la « bonne danse », ou tout le travail que font vraiment nos jeunes danseurs, se contentant de ne montrer que son côté le plus « vulgaire ». Germaine Acogny a aussi un mot pour ses jeunes collègues, qui devraient pouvoir servir d’exemple, et « surtout les femmes » comme elle dit, souvent victimes de préjugés défavorables qui les empêcheraient plus ou moins d’« évoluer dans ce milieu ». Quand on ne les soupçonne tout simplement pas d’être plutôt de « mœurs légères »…

Théodora SY SAMBOU




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