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CLIMATS - Conséquences économiques des changements

Le Crdi et le Roppa lancent un fonds pour la recherche

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : mercredi 20 août 2008
climat   erosion  
Face aux problèmes posés et aux manifestations des phénomènes dus aux changements climatiques, les pauvres et les populations à risques sont souvent démunis parce que mal préparés. Le Roppa et le Crdi veulent s’allier pour faciliter la diffusion des connaissances auprès de ces personnes, à travers la recherche.

source : www.lequotidien.sn 20-08-2008
Le Crdi et le Regroupement des organisations des producteurs et paysans de l’Afrique de l’Ouest ( Roppa ) vont bientôt lancer un Fonds pour l’adaptation aux défis liés aux changements climatiques.

Henri Lô, chercheur au Centre de recherche pour le développement international (Crdi), qui donnait l’information, hier, a souligné que ce fonds, connu par son nom anglais «  Challenge fund  », vise à aider les populations démunies, déjà durement touchées par la pauvreté et la dégradation de leur environnement, à s’armer des connaissances suffisantes pour faire face aux problèmes générés par les changements climatiques. M. Lô s’exprimait dans les locaux de la Banque mondiale à Dakar, au cours d’une vidéoconférence portant sur les changements climatiques. Le fonds, qui est un appel à candidature, va appuyer les recherches visant à améliorer les connaissances sur les phénomènes liés aux changements climatiques.

Cette question des changements climatiques est, semble-t-il, devenue l’un des défis de développement auxquels la Banque mondiale et certaines institutions accordent de plus en plus l’attention depuis quelque temps. La vidéoconférence d’hier reliait Dakar au siège de la Banque mondiale à Washington, et à d’autres capitales comme Abuja, Kampala en Ouganda, ainsi que le siège du Centre de recherche pour le développement international (Crdi) au Canada. Il est clairement ressorti des échanges que l’impact des changements climatiques sur l’économie des pays était loin d’être négligeable, et pour des pays africains ou en voie de développement, cet impact était difficilement maîtrisable. D’ailleurs, Mme Michele de Nevers, Senior manager au Département de l’environnement de la Banque mondiale l’a déclaré hier dans sa présentation. Elle a affirmé que l’implication de son institution dans la lutte pour l’adaptation aux changements climatiques visait toujours la lutte contre la pauvreté. L’objectif de la banque est toujours d’améliorer les conditions de vie des populations pauvres, en augmentant leur niveau de croissance, afin de améliorer les conditions de vie des populations concernées.
Comme elle, d’autres intervenants ont indiqué que les problèmes environnementaux induits par les changements climatiques renchérissent les coûts du développement économique surtout pour les populations des pays les plus pauvres. Et les stratégies d’adaptation nécessaires exigent une mobilisation de ressources financières assez conséquentes.
Ian Noble, spécialiste en stratégies d’adaptation à la Banque a parlé des stratégies adoptées par son institution pour encourager l’adaptation. Il a également indiqué que son institution compte travailler avec un nombre restreint de pays, dans lesquels tous les secteurs de la vie socio-économique seront impliqués dans les programmes d’adaptation. Le plus important étant de renforcer les capacités des acteurs pour les amener à travailler dans le sens d’éviter les risques liés aux changements climatiques.
Henri Lô, du Crdi, a indiqué que les questions liées aux changements climatiques au Sénégal ont une relation directe, par exemple, avec des questions comme l’assainissement ou la santé publique dans les zones urbaines. « En regardant attentivement, on se rend compte que beaucoup d’épidémies aujourd’hui, partent des villes et s’appuient en partie sur les inondations dues aux changements climatiques. Les décideurs politiques doivent avoir les moyens de comprendre les incidences des changements climatiques sur les questions urbaines. »
Pour le Sénégal, cette question d’adaptation aux changements a une importance économique majeure. Le chercheur du Crdi a rappelé, opportunément, que d’importants établissements humains sont situés le long des côtes du pays. Et que « c’est sur le littoral que s’exercent les activités économiques essentielles comme la pêche et le tourisme ». Que pourrait-il arriver si des érosions, comme celles qu’a connues la ville de Rufisque, il y a un an, venaient à se reproduire et à se répandre ?
Quelles en seraient alors les conséquences sociales et économiques ?
Henri Lô insiste sur le besoin de favoriser l’accès à l’information au plus grand nombre. Ce qui rejoint le sens du Fonds pour l’adaptation aux défis.

Par Mohamed GUEYE




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