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Certains guérisseurs confondent le Sida avec d’autres MST, selon un tradipraticien

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : jeudi 25 septembre 2008
Dakar, 24 sept (APS) – Certains guérisseurs font la confusion entre le VIH/Sida et d’autres maladies se transmettant par voie sexuelle et se trompent ainsi de remède, a dit mercredi à Dakar le tradipraticien Mamadou Bâ.

"Avant de pouvoir guérir le VIH/Sida, il faudrait d’abord identifier le virus, ce qui n’est pas l’apanage du tradipraticien. Certains confondent le Sida avec d’autres MST (maladies sexuellement transmissibles)", a déclaré M. Bâ.

Plusieurs acteurs de la santé ont pris part, mercredi à Dakar, à une rencontre d’échanges sur le VIH/Sida.

A cette occasion, Mamadou Bâ a invité les acteurs de la santé à sensibiliser davantage les populations à se faire dépister volontairement.

Mamadou Bâ, président de l’association de guérisseurs Gëstu (Recherche, en wolof), a rappelé que la médecine traditionnelle n’a pas encore trouvé de remède au VIH/Sida. Aussi a-t-il lancé une mise en garde contre les tradipraticiens qui, selon lui, ne sont que des "commerçants véreux" se servant des médias pour faire leur propre publicité.

"Oui au langage de vérité. La médecine moderne et la médecine traditionnelle doivent collaborer davantage" pour arrêter la propagation du VIH/Sida.

Depuis 1984, 700 tradipraticiens sénégalais ont été initiés au "dépistage traditionnel" pour "soulager ou calmer les céphalées" liés au Sida, a-t-il rappelé.

Certains patients n’ont plus confiance aux guérisseurs, a relevé un porte-parole des personnes affectées par cette maladie. Il en a appellé à la création d’un cadre de concertation incluant des agents des médecines traditionnelle et conventionnelle.

"Aucun remède n’existe véritablement (contre le Sida). Il faudrait mener une lutte commune, avec patience", a dit un représentant du Comité national de lutte contre le Sida ( CNLS ).

Certains participants à la réunion se sont montrés optimistes quant à l’avenir de la médecine traditionnelle au Sénégal. Ils se sont réjouis de sa collaboration avec la médecine conventionnelle.

"La médecine traditionnelle prend de plus en plus de place dans notre système de santé. Elle a réussi à éradiquer certaines maladies. Il faut donc la codifier et la mettre en valeur comme on l’a fait en Chine", a indiqué le sénateur Kansoumbaly Ndiaye.

Au Sénégal, ces deux médecines sont parvenues à se "réconcilier", a souligné Hortense Dianké, représentante d’ OSIWA, un organisme non gouvernemental de promotion de la bonne gouvernance, la démocratie, les libertés fondamentales…

Au Sénégal, la médecine traditionnelle est "tolérée". Elle n’est pas officiellement reconnue par l’Etat, malgré plusieurs campagnes menées par les associations de guérisseurs, depuis 1993 surtout, afin de la soumettre à une législation.

Le taux de prévalence du Sida est de 0,7 %. Ce qui fait du pays l’un des meilleurs du continent en matière de lutte contre cette maladie.

IBD/ESF/AD


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— Face à l’avancée du Vih/Sida : Les guérisseurs traditionnels ambitionnent d’imposer leur science
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