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Jean-Marie Gustave Le Clezio : ’on ne peut trouver une seule raison de justifier le système colonial’

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : vendredi 10 octobre 2008
Dakar, 9 oct (APS) – Le débat concernant les ’bienfaits’ de la colonisation française constitue quelque chose ’d’obsolète’, puisqu’on ’ne peut trouver une seule raison de justifier le système colonial’, a jugé jeudi l’écrivain français Jean-Marie Gustave Le Clezio, lauréat le même jour du prix Nobel de littérature.

"Je me suis demandé pourquoi un tel débat, à mon avis obsolète, sans doute de basse politique. On ne peut trouver une seule raison de justifier le système colonial, même s’il y eut des gens exceptionnels, comme le fut mon père", a soutenu Le Clézio, cité par le quotidien français Libération.

"Je sens bien que, même si je n’ai aucune part dans ce qui s’est passé, j’appartiens à cette histoire-là", a-t-il dit dans un entretien publié jeudi par le site du quotidien français.

Le prix Nobel de littérature a été attribué à Jean-Marie Gustave Le Clézio en récompense de son œuvre dominée par les thèmes du voyage, de l’exil et de la nostalgie des mondes primitifs.

"Il y a fort longtemps, j’étais à Lille pour une rencontre, organisée par Pierre Mauroy, sur la question de la responsabilité vis-à-vis du tiers-monde, en particulier des pays anciennement colonisés et aujourd’hui abandonnés", a-t-il rappelé.

"J’avais adhéré, a-t-il ajouté, à toutes les idées très généreuses des socialistes à l’époque, et j’avais terminé en disant que je tenais à signaler que, même si je condamnais cela, mon père était quelqu’un de bien".

"Je n’aurais pas dû le dire, car j’ai été littéralement pris à partie violemment par des Africains (très radicaux je suppose) qui disaient que c’était honteux d’entendre des choses pareilles", a poursuivi le nouveau Nobel.

"Je persistais, disant bien que je ne faisais pas une généralité, mais que je tenais seulement à signaler que, chez ces administrateurs, il y avait des gens qui croyaient à la République, qui pensaient qu’ils apportaient quelque chose, que les médecins venaient vacciner et que, même s’ils participaient au système colonial, ils venaient aussi donner quelque chose d’eux-mêmes", a expliqué l’écrivain français.

Le Clézio est né le 13 avril 1940 à Nice d’une famille bretonne (son nom signifie « les enclos » en breton) émigrée à l’Ile Maurice au 18e siècle. Son père était un Anglais, médecin de brousse en Afrique (un homme né à l’Ile Maurice d’origine bretonne) et sa mère une Française.

Le Clézio a notamment écrit " La fièvre" , " L’extase matérielle ", " Terra amata ", " Le livre des fuites ", " La guerre" , " Désert " (peut-être son chef d’oeuvre), " Le chercheur d’or ", " Onitsha ", " Etoile errante ", " Le poisson d’or ", " Révolutions ", " Ourania " et, en 2008, " Ritournelle de la faim" .

AKS/BK

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JMG Le Clezio - Dans la foret des paradoxes

Télécharger "Dans la forêt des paradoxes" le discours de réception à l’académie de Suède


lire aussi sur www.aps.sn : Nobélisé, Le Clézio veut consacrer un livre à Léopold Sédar Senghor

sur www.afriquenligne.fr : Abdou Diouf félicite le nouveau prix Nobel de littérature

et sur le site des écrivains voyageurs : Les flâneurs émerveillés - J.M.G. Le CLÉZIO

et sur mondomix.com (09/12/2008) : JMG Le Clézio dédie son Nobel à Danyel Waro





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