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Le plus grand projet industriel d’Afrique de l’Ouest

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : mardi 28 octobre 2008
Le directeur général d’Arcelor Mittal Sénégal, Rajesh Goel, insiste sur l’impact économique du plus grand projet jamais réalisé en Afrique de l’Ouest.

source : lesafriques.com 28-10-2008

Propos recueillis par Mamadou Lamine Diatta, Dakar

Les Afriques : Vous avez fait du Sénégal votre porte d’entrée en Afrique de l’Ouest. Qu’est-ce qui explique cette option ?

Rajesh Goel : Arcelor Mittal est déjà présent en Afrique, en Algérie, au Maroc, au Libéria, en Afrique du sud, en Egypte, au Nigeria et en Guinée et nous venons de signer en Mauritanie une convention avec la Société nationale d’industrie minière ( SNIM ). L’Afrique est pour nous une priorité parce qu’on a constaté qu’il y a énormément d’opportunités d’investissement. Il y a un très grand potentiel minier. Or, l’Afrique ne produit pas et dispose de peu d’industries. Au même titre que des pays comme la Chine, on est venu ici pour créer des industries, capitaliser la demande et corriger le retard industriel de ce continent. C’est à ce titre que nous considérons un pays comme le Sénégal comme un projet phare dans notre stratégie d’installation progressive dans ce continent.

LA : Justement quel est le montant de l’investissement au Sénégal ?

RG : Ce grand projet de la Falémé est très stratégique pour nous. Il s’agit de l’exploration et de l’exploitation du fer. C’est pourquoi, récemment, nous avons créé la compagnie Arcelor Mittal Mining Sénégal pour développer les mines de fer et les infrastructures y afférentes. On a aussi créé une société dénommée Arcelor Mittal Mining Structure qui va s’occuper de son côté de la construction d’un Port minéralier à Bargny, à la sortie de Dakar, en sus d’un chemin de fer pour le transfert du fer qui sera produit dans la Falémé. Le montant global de l’investissement, d’abord estimé à 2,2 milliards de dollars, a été élevé à 3 milliards. Le démarrage de la production est prévu pour fin 2011.

LA : M. Lakhshmi Mittal a annoncé récemment qu’il comptait également ouvrir une aciérie. Qu’en est-il exactement ?

RG : Ces deux grands projets ne vont pas être menés ensemble. Le projet de l’usine d’acier n’est pas inclus dans celui de la production minière. L’aciérie sera montée plus tard. C’est après l’exploration et l’exploitation du fer qu’on pourra jauger la demande en acier car nous ne voulons pas mener de front deux projets d’envergure. Nous consacrons actuellement beaucoup de temps aux sondages sur place dans la Falémé et à l’exploration minière. Des consultants sont venus de partout pour travailler sur le port minéralier et le chemin de fer. Mais l’idée de Lakhshmi Mittal demeure d’actualité parce que nous persistons à croire que le Sénégal est un pays stable avec beaucoup de potentialités de développement. La future aciérie va donner un coup de fouet à l’économie nationale. Cette aciérie va produire en fonction de l’étude en marketing que nous comptons commander. Autrement dit, la production sera fonction de la demande en Afrique de l’Ouest.

LA : Finalement, quel va être l’impact d’Arcelor Mittal sur le tissu industriel sénégalais ?

RG : Note projet va être très bénéfique pour le Sénégal. C’est aujourd’hui le plus grand projet jamais réalisé en Afrique de l’Ouest. Au début quelque 3000 emplois directs, et 10 000 emplois quand le projet atteindra sa vitesse de croisière. Et puis le gouvernement du Sénégal y gagne beaucoup puisque 10% des actions ont été alloués à l’Etat au moment du montage financier. Il peut les revendre soit à des tiers, soit à Mittal. Nous allons aussi améliorer les infrastructures routières, portuaires et ferroviaires. On va désenclaver toute la partie est du Sénégal. Nous allons valoriser l’entreprenariat local. Il y aura donc des effets induits pour les PME-PMI du pays.

LA : Quel est l’état des relations économiques entre l’Inde et le Sénégal ?

RG : Les relations bilatérales sont bonnes. En attestent la présence des bus Tata, des ferrailleurs indiens sans oublier la présence d’IFFCO dans le capital des industries chimiques du Sénégal. L’Inde est aujourd’hui le troisième partenaire économique du Sénégal.

Nous allons aussi améliorer les infrastructures routières, portuaires et ferroviaires. On va désenclaver toute la partie est du Sénégal. Nous allons valoriser l’entreprenariat local. Il y aura donc des effets induits pour les PME-PMI du pays.

Notre pays a une success story agricole à offrir en exemple au Sénégal. L’Inde, à l’époque très pauvre avec 440 millions d’habitants, a maintenant un surplus de production agricole et peut nourrir plus d’un milliard de personnes. Le Sénégal a de bonnes potentialités. On veut aussi y apporter la prospérité et le bonheur en agissant particulièrement sur le quotidien des populations de la partie orientale du pays, aujourd’hui très désœuvrées.


lire aussi : Arcelor Mittal s’étend au Sénégal

et sur Pambazuka News :
L’impact de l’activité minière et les exigences de protection de l’environnement par Souleymane Dembélé (2008-10-11)
et Les défis de l’industrie minière mondiale par Keith Slack (2008-10-12)





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