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Adoption de la loi sur la médecine traditionnelle : Seul gage pour la sécurité des patients

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : mardi 1er septembre 2009
Un chapelet de ‘promesses non tenues’, c’est ce qui a marqué hier la Journée africaine de la médecine traditionnelle, selon les Ong œuvrant pour la valorisation de ces pratiques. Ces acteurs se disent déçus par les ministres de la Santé, qui, à chaque édition, promettent de déposer le projet de loi portant exercice de la médecine traditionnelle sur la table de l’Assemblée nationale. Depuis 2002, rien n’est fait. Et pourtant, avertissent ces Ong, l’adoption de cette loi serait la seule garantie pour la sécurité des patients.

source : www.walf.sn - 1 Sep 2009

"La sécurité des patients, qui ont recours à la médecine traditionnelle, passe par la mise en place d’un cadre réglementaire pour l’exercice de tradi-praticien". C’est la conviction du docteur Fatimata Sy de l’Ong Enda Tiers monde . Parlant au nom des Ong Å“uvrant pour la promotion et la valorisation de la médecine traditionnelle, lors de la célébration de la septième Journée africaine de la médecine traditionnelle à l’Endss, le Dr Sy insiste sur la nécessité de définir la fonction de tradi-praticien. "Qui est tradi-praticien ? Qui produit tels soins pour telle maladie et dans quelles conditions ?". Des interrogations sans lesquelles, dit-elle, "nous ne pouvons pas assurer la sécurité des patients". D’où son appel en direction des autorités pour l’adoption de la loi portant réglementation sur l’exercice de la médecine traditionnelle.

En Afrique, environ 80 % de la population font recours à la médecine traditionnelle. L’Organisation mondiale de la santé (Oms) a décrété le 31 août de chaque année, Journée mondiale de la médecine traditionnelle. Le Sénégal, à l’instar des autres pays africains, a procédé hier à la célébration de cette Journée dont le thème a porté sur : "Médecine traditionnelle et sécurité des patients". Mais l’édition 2009 aura été marquée par une vague de promesses non tenues, selon la représentante des Ong Å“uvrant pour la valorisation et la promotion de la médecine traditionnelle. "Nous sommes à la septième édition de la célébration de cette Journée, mais le secteur n’est pas encore réglementé dans notre pays. Depuis 2002, le projet de loi, validé par tous les acteurs, est dans le circuit des visas. Chaque ministre qui vient célébrer une édition promet de faire passer la loi sur la table de l’Assemblée nationale. Nous sommes en 2009, et rien n’est encore fait", se désole le docteur Fatimata Sy. A son avis, cette réglementation est le seul gage de la sécurité des patients car, le secteur est investi par des charlatans qui mettent en danger la vie des patients.

Face à cette interpellation, le directeur de cabinet du ministre de la Santé, de la prévention et de l’hygiène publique verse encore dans le sillage du discours des anciens ministres de la Santé. Présidant hier la cérémonie au nom du ministre de la Santé, Farba Lamine Sall a souligné la nécessité d’institutionnaliser le secteur et de l’intégrer dans le système national de santé. Selon lui, la réglementation doit être applicable aux produits, aux pratiques et aux prestataires afin d’en assurer l’innocuité et la qualité.

L’expression de médecine traditionnelle se rapporte aux pratiques, méthodes, savoirs et croyances en matière de santé. Ces éléments impliquent l’usage à des fins médicales de plantes, de parties d’animaux, de minéraux, de thérapies, de techniques et d’exercices manuels, pour diagnostiquer, soigner et prévenir les maladies ou préserver la santé. Pour autant, la profession de médecine traditionnelle souffre de maux graves qui ont pour noms publicité mensongère et charlatanisme. C’est pourquoi le directeur de cabinet du ministre de la Santé milite en faveur d’une assurance de l’utilisation des pratiques sans danger, pour qu’elles soient efficaces et de qualité.

SECURITE DES PATIENTS : 10% des hospitalisations entraînent des évènements indésirables

La sécurité des patients ne préoccupe pas seulement les adeptes de la médecine traditionnelle. La médecine moderne s’en trouve aussi gravement affectée. En effet, selon des études récentes et concordantes, quel que soit le système de santé, 10 % des admissions à l’hôpital entraînent des évènements indésirables, a révélé le docteur Farba Lamine Sall, directeur de cabinet du ministre de la Santé, de la prévention et de l’hygiène publique. Selon lui, la moitié d’entre eux étant considérés comme évitables.

De l’avis du Dr Sall, qui présidait la septième Journée africaine de la médecine traditionnelle, ces évènements indésirables se produisent dans toutes les enceintes où sont dispensés des soins de santé, y compris les soins primaires. Aussi, ajoute-t-il, "ces évènements indésirables qui peuvent avoir des conséquences sévères (décès, handicap) ont un impact économique non négligeable". "Reconnue comme une priorité par les systèmes de santé de tous les pays du monde, la sécurité des patients doit être le socle de toute politique de soins de bonne qualité", souligne le Dr Sall.

En lançant le concept Neuf solutions pour la sécurité des patients, l’Organisation mondiale de la santé veut contribuer à réduire les préjudices liés aux soins de santé qui affectent des millions de patients à travers le monde.

Issa NIANG


lire aussi sur www.aps.sn (31/08/2009) : Plaidoyer pour une intégration de la médecine traditionnelle dans le système national de santé

et sur www.lefaso.net (5 octobre 2011) : Médecine traditionnelle : Le Burkina certifie ses premiers tradipraticiens





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