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Trois journalistes arrêtés en Côte d’Ivoire : les scandales de la filière café-cacao portent un coup dur à la liberté de la presse

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : samedi 17 juillet 2010
Trois journalistes sont retenus en garde à vue en Côte d’Ivoire « depuis mardi » (13 juillet 2010) après avoir refusé de révéler leurs sources, suite à la publication d’informations sur un rapport « détaillant les résultats d’une enquête du Procureur de la République » et portant sur la corruption dans la filière café-cacao en Côte d’Ivoire, a annoncé une organisation de défense de la liberté de la presse.

source : www.ouestaf.com - 16 Juillet 2010

Plusieurs hauts responsables ivoiriens sont actuellement sous les verrous accusés d’être impliqués dans des affaires de corruption ou de mauvaise gestion des deniers publics générés par le secteur du café cacao, le poumon économique de la Côte d’Ivoire.

« Le Procureur de la République Raymond Tchimou, qui a convoqué les journalistes du quotidien privé Le Nouveau Courrier , en l’occurrence le Directeur de publication Stéphane Guédé, le Directeur de la rédaction Théophile Kouamouo et le Rédacteur en chef Saint-Claver Oula, mardi matin a mis en cause les trois hommes pour ‘vol’ de documents confidentiels », selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ, basé à New york) qui cite un avocat des journalistes Désiré Gueu.

Selon l’avocat, le journal «  a publié un article citant des extraits d’un rapport d’enquête judiciaire de 137 pages sur 23 personnalités de la filière cacao mis en cause pour des détournements dans le cadre d’une campagne anticorruption ordonnée par le président Laurent Gbagbo en 2007 ».

« Une douzaine de policiers ont perquisitionné les locaux du journal (…) à la recherche du document sur lequel était fondé l’article. Ils ont fouillé les ordinateurs et ont saisi l’ordinateur portable d’Oula », selon le CPJ qui cite des témoins.

Suite à ces arrestations, le CPJ a lancé un appel aux autorités ivoiriennes pour le respect de « la loi sur la presse de 2004 qui interdit les détentions préventives de journalistes ».

La loi sur la presse de 2004 interdit la détention préventive des journalistes en Côte-d’Ivoire, mais c’est la deuxième fois que le Procureur de la République Tchimou a convoqué et arrêté des journalistes à la suite de leur traitement de sujets sensibles, selon les recherches du CPJ.

« Arrêter des journalistes pour avoir refusé de révéler leurs sources confidentielles ne fait qu’ébranler un service public essentiel au soutien de la bonne gouvernance : le journalisme d’investigation. Nous demandons au Procureur de la République de libérer immédiatement nos confrères », a déclaré Mohamed Keita, coordonnateur en charge du plaidoyer pour la section Afrique du CPJ.


lire aussi sur www.afrik.com (15 juillet 2010) : Révélations dans la filière café-cacao en Côte d’Ivoire : trois journalistes en garde à vue, par Falila Gbadamassi





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