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Un enfant africain sur quatre ne va pas à l’école

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : lundi 13 décembre 2010
education   enfants  
La scolarisation totale des enfants africains est encore loin d’être une réalité. Malgré les progrès des dernières années, 45 % des enfants non scolarisés dans le monde vivent en Afrique. Ainsi l’a affirmé la ministre de l’Éducation du Burkina Faso, Marie Odile Bonkoungou, pendant la première journée du IIe Congrès Afrique-Occident qui a lieu à Huelva.

source : www.guinguinbali.com - 14/10/2010

Il y a des progrès, mais très lents. Celle-ci est la conclusion de la première table ronde du IIe Congrès Afrique Occident, tenue ce jeudi, et durant laquelle on a mis au point le bilan du travail réalisé pour l’obtention des Objectifs de Développement du Millénaire, particulièrement en matière éducative.

Les données ont été révélé par la Ministre de l’Éducation y de l’Alphabétisation de Burkina Faso. “Dans le monde on est passé de 105 millions d’enfants sans scolarisation en 1999 à 72 millions en 2007. En Afrique subsaharienne seulement, on a réussit à réduire le chiffre à 13 millions d’enfants. Mais, il s’agit de progrès lents et disproportionnés qui nous empêcheront d’atteindre l’objectif de scolarisation totale en 2015”, a affirmé Bonkoungou.

D’après les estimations, en 2015, il y aura 56 millions d’enfants sans scolarisation dans le monde. L’Afrique continue à la queue de l’éducation. “Un enfant sur quatre, en âge de scolarisation obligatoire, ne va pas à l’école ; l’Afrique compte 45 % de la population non scolarisée du monde. En fait, parmi les 20 pays au taux le plus bas, la moitié sont africains.”

Certes, chaque pays présente une situation différente. Pendant que l’Éthiopie, le Kenya, le Mozambique ou la Tanzanie ont réussi à augmenter leur taux de scolarisation, atteignant aujourd’hui 3 millions d’enfants de plus qu’il y a 10 ans, au Liberia, au Malawi ou au Nigéria, les données sont pires.

Au Mali, au Niger ou au Burkina Faso, 70 % des enfants ne seront jamais scolarisés”, a admis la ministre, qui a qualifié d’objectif “plus réaliste” celui d’atteindre une scolarisation mondiale de 75 % en 2015.

Parmi les causes de ce déficit éducatif se trouvent la pauvreté ou la discrimination sexuelle, puisque les filles sont les moins scolarisées.

“En Afrique subsaharienne il manque 4,5 millions de professeurs, mais on ne les a pas car on n’a pas de ressources”, assure Bonkoungou. “C’est pour cela que la communauté internationale doit s’engager avec cet objectif.”

De son côté, Mamadou Diouf, responsable d’immigration et de développement des ONG sénégalaises, a déclaré : “L’éducation des enfants est un droit, l’analphabétisme est un délit. De même que l’alimentation, la santé et l’égalité. Ce sont des obligations des États, mais elles n’arrivent pas à tous.”

Pour Diouf, les ODM ont été “un fiasco. C’est vrai qu’il y a eu des progrès, mais minimes. Un milliard de personnes dans le monde souffre encore de famine. Comment allons-nous atteindre les ODM ? Chaque enfant qui meurt de famine est un enfant assassiné à cause de notre manque de responsabilité”, a-t-il ajouté.

Diouf a misé sur une société civile forte et organisée qui continue à mettre la pression sur les États pour qu’ils assument leurs responsabilités.

À la table ronde, a aussi intervenu Alvaro Ortega, chef du Département pour l’Afrique subsaharienne de l’Agence Espagnole de Coopération Internationale et de Développement ( AECID ) et de Michel Guella, secrétaire d’État de lutte contre le sida de la Côte d’Ivoire, qui a démontré que les infections par cette maladie ont baissé de 50 % dans son pays.

DANS LEUR PROPRE LANGUE

L’un des aspects mis en évidence pendant la première journée du IIe Congrès Afrique-Occident est le fait que les pays africains sont en train de miser sur une éducation bilingue dans les écoles. C’est le cas, par exemple, du Burkina Faso ou la Côte d’Ivoire qui, en plus du français, ont recours aux autres langues nationales dans l’apprentissage des enfants. “Les enfants apprennent plus et mieux dans leur langue maternelle. Raison pour laquelle nous sommes en train de généraliser son usage dans les écoles”, a déclaré la ministre burkinabé. Le représentant de la Côte d’Ivoire a signalé que le problème, dans son pays, c’est “qu’il existe plus de 60 langues, donc on doit choisir les majoritaires”.

JOSÉ NARANJO


lire aussi sur www.aps.sn (13/12/2010) : Seuls les enfants africains étudient dans des langues étrangères (linguiste)

sur www.seneweb.com (13/12/2010) : Education en Afrique : 50 % des élèves qui quittent l’école, ne savent ni lire ni écrire

et sur www.guinguinbali.com
— (18/04/2011) : L’Afrique a besoin de deux millions d’instituteurs
— (04/05/2011) : L’Afrique améliore ses taux de scolarisation





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