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François Essindi : le respect pour une vie simple

L’artiste camerounais basé en France est l’ambassadeur du village

  Enregistrer au format PDF  envoyer l'article par mail title=    Date de publication : mardi 7 juin 2011
Tout vient du village ! Pour François Essindi, 41 ans, il n’y a pas de question où la vie est la meilleure, en ville ou à la campagne : « Tout vient du village. Au village, on cultive la nourriture qu’on vend dans les villes. » Cet artiste aux talents multiples tire son inspiration de sa région natale, le sud du Cameroun. François Essindi, résidant en France depuis 2003, est à la fois acteur, comédien, conteur, auteur de deux livres bilingues pour enfants (bulu-français) et musicien.Formé au Théâtre National Camerounais à Yaoundé, il a joué dans plusieurs films, comme acteur sur scène au Cameroun, en France et en Allemagne.

source : www.integrationafrica.org - 6/6/2011

Mais, il est aussi sur scène en tant que percussionniste (ayant collaboré avec Donny Elwood, Simon Wanbeben, Brice Wassy, Hilaire Penda, feu Effala Cyrille, Mad Sheer Khan, Caroline Chivé ; Nkodo Si Tony, Sally Nyolo et bien d’autres). Il a fait des collaborations dont celle avec la ville de Massy Palaiseau, dans la région parisienne, doù il tient des ateliers de percussions avec des instruments traditionnels du sud Cameroun (Nkul (tam-tam d’appel), Ngôm (tambour long), Nyass (Maracasses) pour enfants de 6 à 14 ans.

En 2005, au bord du fleuve Rhin à Bâle en Suisse, il rencontre le musicien australien Jimi Sofo. Les deux artistes décident d’effectuer un voyage au Cameroun, sur les terres des ancêtres Ekang. Dès leur retour en 2006, ils lancent le projet musical Abakuya , nom de la mascotte de l’Ozila, une danse traditionnelle du sud du Cameroun en voie de disparition. Issue d’une fusion d’instruments traditionnels et modernes, électriques et acoustiques, la musique d’Abakuya emporte l’auditeur dans un voyage rythmique redoutable et enchanteur. Les textes sont en bulu, français et anglais. En 2008, les deux compères réalisent leur premier album «  Primitive Love  », une collaboration avec six autres musiciens, marquant le retour aux traditions polyrythmiques de l’Afrique centrale. Arborant des instruments tribaux amplifiés (Mvet, Ngomo, Sanza, Arc à bouches), aussi enchanteurs à la vue qu’aux oreilles et modernes (Basse/ Contre basse, violoncelle...), Abakuya ouvre son public à une véritable transe tribale urbaine. La sortie d’un nouveau CD est prévue pour cette année 2011.

Une à deux fois par an, avec l’aide de l’association Akiba , François Essindi retourne au Cameroun, souvent accompagné par des élèves, des artistes divers (Riad Abdelgawad violoniste égyptien, Jimi Sofo bassiste australien...) ou des plasticiens. Ces échanges culturels lui semblent très importants, car ces étrangers viennent toucher du doigt la réalité africaine en général et camerounaise en particulier en ville comme en campagne. Ils enrichissent par leur présence et leurs histoires les musiques qu’ils jouent ou les toiles qu’ils peignent. L’expérience et les idées qu’ils partagent font en sorte que les africains se rendent compte que leur vie a aussi des atouts.

François Essindi se voit en tant que militant pour qu’on respecte une vie simple. Et il essaie de faire comprendre aux jeunes qui rêvent d’une vie en Europe et ses « richesses » qu’ils se trompent. « Il faut changer le rêve ! » - « L’hospitalité que l’Africain a dans ses gènes fait qu’il respecte le voyageur et croit en ses paroles. Ces étrangers là viennent aussi pour m’aider à mieux dire la vérité de la vie en Europe » renchérit Essindi. A Sangmelima, au sud du Cameroun, il est en train de construire un Centre culturel où il veut établir ce lieu d’échange interculturel. (Le Centre culturel Minomo )

Au village, pendant ses voyages, il enregistre des contes racontés par des gens. Ces contes, il les traduit en français, les partage au plus grand nombre, adultes et enfants, européens, africains, bref à tous. Il travaille également pour des handicapés, des autistes, par exemple ou dans des maisons de retraites. Il aborde tous les sujets, « simple comme un homme au village ».

abakuya

Malheureusement, son dernier voyage au Cameroun, en décembre 2010 / janvier 2011, a tourné au cauchemar. François Essindi ne pouvait pas travailler comme prévu. Parti pour donner des concerts, on lui a volé tout son équipement électronique professionnel, des pédales, samplers, les effets ainsi que l’ordinateur portable et des CDs à son arrivée à l’aéroport de Douala par un vol de Royal Air Maroc (affaire à suivre...) Il est reparti sur Paris bien déçu, mais il a promis que rien ne le découragera. Il reviendra. Et cette fois -là, ce sera certainement pour présenter officiellement son deuxième Cd avec son groupe Abakuya .

François regrette que la musique qu’il défend ne soit pas présente dans son pays, il condamne la piraterie qui mine le milieu artistique dans son pays et partout ailleurs et espère trouver des mécènes, et fans (dans son pays le Cameroun) de cette nouvelle mouvance musicale qu’il défend, et de ce concept de fusion entre les instruments tribaux, modernes et improvisés.

Birgit Pape-Thoma


Pochains concerts :

— Participation au festival Reflets d’Afrique à Tremblay le 8 et 10 juin
— Une carte Blanche le 25 juin au 59 de la rue de Rivoli à Chatelet à Paris
— Un concert le 1er juillet à l’Alimentation Générale à Paris
— une participation à la clôture du festival de conte de Vassivières en août...


visiter le site d’Abakuya : www.abakuya.net

visiter le myspace d’Abakuya : www.myspace.com/abakuya

et lire aussi sur www.journalducameroun.com (05/06/2011) : Jean François Essindi : Des pleurs pour une Afrique minée par ses maux, par Idriss Linge



Abakuya- Modern Slavery



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